Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Aujourd’hui je vais partager avec vous ce que je retiens de ma lecture du livre de Gary Chapman intitulé Aimer son conjoint en toutes circonstances.

Dans ce livre, l’auteur analyse les pensées qu’il vaut mieux développer pour initier un changement bénéfique dans votre couple. Puis, dans les parties dans lesquelles il livre de nombreux exemples de témoignages détaillés, il décrit les actions à mettre en place pour appliquer concrètement ces nouvelles croyances.

Au sujet du titre “Aimer son conjoint en toutes circonstances”

Je l’avoue, au départ, le titre m’a interpelée et m’a presque choquée. Je me suis dit que l’on ne peut quand même pas aimer son conjoint dans TOUTES les circonstances : s’il y a de la violence physique par exemple c’est inacceptable.

Ceci dit, comme j’avais beaucoup apprécié le livre sur Les 5 langages de l’amour, j’ai tout de même lu celui-ci malgré son titre qui me dérangeait un peu.

Je me suis plus attachée au sous-titre “surmonter les situations difficiles dans le couple” qui m’apparaît davantage comme un projet enthousiasmant.

👉 Alors si vous souhaitez découvrir les pistes proposées par Gary Chapman pour sauver la relation même quand vous pensez que tout est fini, écoutez cet épisode !

Avant-propos à l’analyse du livre Aimer son conjoint en toutes circonstances

Avant de débuter mon analyse personnelle du livre, deux remarques qui sont importantes pour moi.

Oui, je sais… Je me doute que vous êtes pressée mais je ne peux pas vous conseiller ce livre sans vous dire que j’ai tout de même des points de divergence.

J’ai tiré de nombreux enseignements très positifs de la lecture de ce livre mais je dois poser une distance personnelle sur deux points.

Les références judéo-chrétiennes

Il y a plusieurs références à la culture judéo-chrétienne. L’auteur dit même que nous vivons une époque où le divorce est la solution choisie trop rapidement et qu’il est contre.

Rappelons-nous que Gary Chapman est un conseiller conjugal, auteur et conférencier spécialiste du mariage et de la famille mais qu’il est aussi un pasteur baptiste américain.

Il a donc un point de vue singulier sur la relation amoureuse. Ceci dit, ses analyses restent intéressantes selon moi si l’on met de côté ses prises de position personnelles très tranchées.

La vision normative du couple

Par exemple, il affirme au chapitre 5 que “Le mariage dit “ouvert” qui permet l’échange de partenaires sous prétexte de liberté transgresse la loi de l’amour et ne constitue pas une forme normale et viable d’union conjugale”.

Je souhaite souligner que je n’adhère pas à cette vision normative de la relation amoureuse qui passerait obligatoirement par un mariage et par l’exclusivité.

L’amour n’a pas de “loi” au sens juridique ou morale et il n’y a pas “transgression”.

Il y a davantage, selon mon point de vue, des façons différentes et personnelles de vivre l’amour.

Il faut donc garder en tête le positionnement particulier de l’auteur en matière de religion et de mariage qui transparaît de temps en temps dans le livre.

Il n’en reste pas moins que les analyses faites par l’auteur sur les problématiques relationnelles de couple permettent de mettre en place quelle que soit votre situation (marié ou non, couple hétéro ou non, exclusif ou non…) de bonnes pratiques de discussion et d’échange.

La question de fond à laquelle le livre répond est : que faire dans ma relation amoureuse pour améliorer une situation qui ne me convient pas ?

Ce que j’apprécie, c’est que l’auteur présente des solution concrètes et applicables facilement et immédiatement.

Quelles sont les pensées aidantes pour aimer son conjoint en toutes circonstances ?

Dans cette partie, je vais détailler ce que Gary Chapman appelle “vivre dans la réalité” et qui est pour lui fondamental.

En effet, dans le chapitre 3, l’auteur met en lumière les croyances qui nous conduisent (parce que nous leur donnons raison) à rester dans des relations qui nous font souffrir.

Il identifie 4 mythes qui nous pourrissent la vie (et dont nous devons sortir).

• “Mon état d’esprit est déterminé par mon environnement.”
• “Les gens ne peuvent pas changer.”
• “Un mauvais mariage n’offre que deux solutions : se résigner à une vie de misère ou divorcer.”
• “Certaines situations sont désespérées.”

Puis, en opposition à ces 4 mythes, Gary Chapman nous incite plutôt à vivre dans la réalité avec 5 points clés.

Ainsi, il nous donne 5 analyses qui permettent de sortir vraiment des schémas de pensées bloquants dont il vient de parler.

🎯 “Je suis responsable de mon sort”.

Ce que je pense dépend de moi et non pas de ce que fait ou pas mon partenaire.

👉 J’interagis avec mon environnement mais celui-ci ne détermine pas ce que je fais.

Je suis donc responsable et cela me donne du pouvoir.

“Mon attitude découle de ma manière d’envisager les choses. Elle dépend en grande partie de ce sur quoi je fixe mon attention.”

Du coup, il est bénéfique pour moi de nourrir des pensées constructives et bienveillantes.

C’est mon intérêt quelle que soit la situation.

🎯 “L’attitude conditionne les actions”

“Il se peut que je n’aie aucun moyen de modifier mon environnement […] mais je suis pleinement responsable de ma façon de gérer cet environnement.”

🎯 Ce que je fais dépend donc de ce que je pense.

Du coup, il vaut mieux faire attention à nos pensées et comprendre qu’il est en mon pouvoir de focaliser celles qui sont à mon service.

C’est ce qu’il appelle “vivre dans la réalité” : je dois prendre conscience du pouvoir que j’ai sur moi et sur mes pensées donc sur mes actions sans rester dans le rôle de la victime de la situation.

Là encore, le mieux pour moi est de me dire qu’il existe forcément des solutions et de me mettre à les chercher en confiance qu’elles existent afin de donner une autre direction à la relation.

🎯 “À défaut de pouvoir changer les autres, je peux les influencer”.

Gary Chapman affirme que :

“Déclarer que je ne peux pas changer mon conjoint est une vérité usée, mais la vérité que je peux l’influencer et que je le fais réellement est souvent ignorée.”

Il ajoute un peu plus loin que :

“Tous les conjoints s’influencent mutuellement chaque jour, par le biais de leurs attitudes et de leurs actions.”

Gardons donc confiance qu’adopter une attitude constructive aura des effets positifs sur la relation.

👉 Ma priorité ne sera donc plus de changer l’autre mais plutôt de me changer moi de façon à évoluer personnellement en ayant confiance que, par mes actions bienveillantes, cela aura pour conséquences de changer la relation en mieux.

🎯 “Mes actions ne sont pas nécessairement assujetties à mes émotions”.

Ce point est super intéressant !

Il a provoqué un vrai switch impactant en moi !

Nous croyons que nos actions envers notre partenaire dépendent de l’amour éprouvé envers lui, mais est-ce si vrai ?

On se dit au final que lorsque nous ne ressentons plus d’amour alors il faut rompre.

👉 Mais nous ne sommes pas obligés d’agir en fonction de nos émotions même négatives.

“En fonction de nos pensées, de nos émotions et de nos désirs, nous prenons des initiatives. Si nos émotions et nos désirs négatifs contrôlent nos actions, la situation ne fera qu’empirer. En effet, inspirée par des réflexions négatives et des pulsions négatives, notre action sera forcément négative et provoquera chez notre conjoint une réaction négative. En revanche, si nous adoptons une approche réfléchie en nous demandant quelle serait la meilleure chose à faire dans cette situation, nous serons beaucoup plus enclins à prendre une mesure concrète constructive.”

Finalement, c’est à double sens : mes émotions influencent certaines de mes actions mais certaines de mes actions influencent les émotions ressenties.

“La façon la plus saine est de reconnaître nos émotions négatives et de ne pas les suivre.”

Ce n’est pas toujours facile, je l’accorde mais c’est possible !

🎯 “Le fait de reconnaître mes défauts ne signifie pas que je sois un raté”.

“Dans la plupart des mariages brisés, un mur construit au fil des années s’est dressé entre le mari et la femme. Chaque pierre représente un des manquements de l’un des conjoints vis-à-vis de l’autre.”

Le début du changement consiste à reconnaître notre part de responsabilité sans compter les points ou essayer de connaître qui a le plus de torts !

👉 Le fait de reconnaître que l’on a joué un rôle dans le processus de décomposition du lien amoureux ne signifie pas que vous êtes le ou la seule responsable ni que vous êtes une ratée !

Comment utiliser la “puissance de l’amour” pour aimer son conjoint en toutes circonstances ?

L’amour n’est pas une émotion mais une attitude

L’amour est généralement considéré comme une émotion. En fait, c’est plus une attitude et un comportement.

“L’amour est fondamentalement une façon de penser et de nous conduire.”

“Celui qui aime déclare : “Je décide de rechercher ton intérêt. Comment puis-je t’aider ?” Ensuite, il traduit ce désir dans un comportement approprié.”

👉 Nous pouvons ressentir des émotions négatives envers notre conjoint et tout de même décider de l’aimer c’est-à-dire de faire des actions d’amour.

Agir même sans sentiment amoureux

C’est un changement de paradigme.

Nous attendons d’avoir un sentiment amoureux envers une personne pour nous mettre en action.

Mais, dans un couple, nous pouvons privilégier l’action même si les sentiments semblent lointains et, par nos actions, la tendresse revient puis le désir et les sentiments.

Pour l’auteur, faire le pas de l’amour, même dans une relation dans laquelle les torts sont partagés ou pas, c’est créer un climat favorable à la résolution du conflit.

“Avec des nouvelles perspectives et une volonté renouvelée de s’en sortir, il est possible de surmonter les difficultés conjugales.”

“Des pas minuscules dans la bonne direction permettront d’atteindre le but ; il suffira d’en faire suffisamment.”

“Il suffit qu’un des conjoints prenne de bonnes décisions et s’engage dans la bonne voie pour que les effets se fassent ressentir dans le couple. Quelqu’un doit prendre l’initiative. Pourquoi pas vous ?”

“La tendresse peut retrouver vie dans un mariage, mais elle résulte d’actions aimantes. Si nous attendons que la tendresse revienne toute seule, nous risquons d’attendre en vain. Mais si nous décidons d’accomplir quelque chose qui porte l’empreinte de notre amour envers notre conjoint, nous mettons en marche un processus qui génère des sentiments amoureux.”

Comprendre notre égo caché pour mieux aimer son conjoint en toutes circonstances

Les raisons profondes derrière nos actions

“Pour celui des conjoints qui désire ardemment être un agent réparateur du mariage, la décision ferme de vivre dans la réalité doit s’accompagner d’une autre décision fondamentale : le désir de comprendre la motivation sous-jacente au comportement humain, aussi bien la sienne que celle de son conjoint.”

Trop souvent quand il y a un problème ou une situation qui nous déplait dans la relation, nous faisons le reproche à notre partenaire de ne pas faire ci ou de trop faire ça mais sans chercher à comprendre pour quelles raisons profondes il ne le fait pas ou le fait trop.

Chercher la motivation et le besoin derrière le comportement aide à le comprendre.

L’auteur donne un exemple avec le conjoint qui se lève pour aller chercher un verre d’eau. On pourrait penser qu’il a soif. En fait, il ne supportait plus la conversation avec sa femme et même, il était mal à l’aise (motivation encore plus profonde qu’il n’y paraît).

Il se peut d’ailleurs que je ne connaisse pas mes propres motivations.

“Tout ce que nous faisons – en bien ou en mal, d’efficace ou d’inutile, de sensé ou de stupide, de malade ou de bien portant, à jeun ou en état d’état ivresse- vise la satisfaction de forces puissantes en nous.”

William Glasser

Tout comportement répond donc à un besoin physiologique ou psychologique, même s’il le fait de façon inadéquate.

Si nous parvenons en tant qu’”agent d’un changement favorable”, à “l’aider à satisfaire ses besoins psychologiques d’une manière plus saine, nous avons de fortes chances de voir s’améliorer son attitude vis-à-vis de nous.”

Souvent, les partenaires qui s’opposent n’ont pas assez pris le temps de comprendre le comportement de l’autre pour en déterminer la raison et le besoin derrière qui demande à être nourri.

Les besoins que l’on cherche à nourrir dans le couple

D’après Gary Chapman, les besoins que l’on cherche à nourrir dans le couple sont :

– le besoin d’amour, d’aimer et d’être aimé (je ne vais pas développer dans cet épisode car j’en parlerai davantage dans le prochain).

– le besoin de liberté :

“C’est le désir de gérer ma vie par moi-même et de ne pas être assujetti à autrui.”

“Nous voulons conserver la liberté d’exprimer nos sentiments, nos pensées et nos désirs.”

Ceci dit, “le besoin de liberté et celui d’amour s’opposent souvent”.

“Les conjoints qui ne parviennent pas à trouver le juste équilibre entre amour et liberté, ne connaîtront jamais une vie conjugale satisfaisante. Cet équilibre repose sur le jeu subtil entre donner et prendre. Nous devons donner de l’amour et de la liberté si nous voulons en recevoir en retour.”

– Le besoin de signifiance :

“Notre comportement est également motivé par notre besoin de revêtir une certaine importance.”

– Le besoin de détente.

– Le besoin de paix avec Dieu. Il faut entendre ici le besoin de spiritualité (avec ou sans dieu)

Comprendre les besoins de mon partenaire

“Si dans le couple nous voulons nous comprendre mutuellement, nous devons nous demander : “Qu’est-ce qui dicte le comportement de mon conjoint ? Quels besoins cherche-t-il (elle) à combler ? Qu’est-ce qui me pousse à me conduire de la sorte ? Quels sont les besoins que je cherche à satisfaire ?”.

“C’est la connaissance de ces besoins qui vous aidera à prendre les initiatives appropriées en vue d’un changement positif dans l’attitude de votre conjoint.”

Des chapitres 7 à15, l’auteur étudie des cas particuliers ce qui lui permet de mettre en pratique ce qui a été donné en théorie jusque-là.

Le premier exemple étudié au chapitre 6 intitulé “Le conjoint irresponsable” offre un plan de réflexion très intéressant.

Comment Aimer son conjoint en toutes circonstances.

“Clarifier le problème”

Il s’agit de décrire la situation de la façon la plus objective possible en observant les faits.

Puis, on doit comprendre ce que cela dit de nous en priorité :

Quels sont nos besoins ? Nos désirs ? Nos émotions ?

Pourquoi faisons-nous ce reproche ?

Qu’aimerions-nous vivre à la place ?

Nous pouvons alors analyser notre réaction à la lumière de notre personnalité afin de comprendre ce que nous voulons vraiment.

Avoir une idée claire de notre perception de la situation permet d’ailleurs de déterminer le rôle que nous y avons jouer en tant que facteur aggravant.

Il ne s’agit pas de nous auto flageller mais d’être plus conscient des rôles de chacun des deux partenaires.

Étudier la “source du problème”

Je dirai d’ailleurs plutôt comprendre les sources de la problématique. En effet, le plus souvent, il y a plusieurs raisons imbriquées qui concernent les deux partenaires.

L’auteur conseille de bien comprendre les raisons qu’a le partenaire d’agir de cette façon. Il y a toujours une raison qui est un besoin que cherche à nourrir l’autre.

Qu’y a-t-il qui se joue derrière le comportement ?

Quels sont les besoins ?

Quelles sont les motivations internes ?

“Le premier pas consiste à essayer de comprendre le comportement du conjoint, les motivations qui le poussent à se conduire ainsi, et à vous demander si votre réaction à cette attitude négative de l’autre n’aurait pas contribué à aggraver le problème.”

Les actions que vous décidez de mettre en place par rapport aux 5 points clés

Ensuite seulement, vous pouvez déterminer quelles sont les initiatives positives que vous allez mettre en place.

“La plupart du temps, le changement doit commencer par nous-mêmes en fonction de la connaissance que nous avons acquise au sujet du comportement de l’autre. En modifiant notre façon de voir les choses et en renonçant aux réactions négatives, nous nous sentons libres de tenter une nouvelle approche. Celle-ci s’appuie sur le désir de vivre dans le monde de la réalité ; elle est porteuse d’un grand espoir de changements constructifs chez le conjoint.”

Vous trouverez de nombreux changements possibles dans les chapitres dans lesquels il analyse de façon très détaillée des exemples de couple en difficulté.

Conclusion sur la façon d’aimer son conjoint en toutes circonstances

Devenir un agent du changement

Dans son livre, Gary Chapman donne des exemples de problèmes de couple, identifie la nature des difficultés rencontrées. Puis il propose des suggestions pratiques pour dépasser la problématique.

Il souhaite comme il le dit lui-même vous aider “à canaliser vos efforts de la manière la plus productive qui soit”.

En ce sens, son livre est très instructif et permet de voir concrètement ce qui est en notre pouvoir pour devenir un “agent du changement bénéfique”.

Toutes les relations ne sont pas sauvables et c’est vous le curseur

En même temps, le livre n’est pas “une baguette magique permettant de ressouder toutes les unions brisées.”

Et bien entendu, vous êtes seule juge de ce que vous pouvez supporter ou pas et de ce que vous investissez d’efforts pour améliorer votre relation.

J’aimerais d’ailleurs rappeler que pour les cas de violence verbale ou physique, l’auteur conseille de se faire accompagner par un professionnel.

Un espoir pour aimer son conjoint en toutes circonstances

Il nous donne (et c’est déjà pas mal) un réel espoir et des idées actionnables quelle que soit notre situation.

J’espère d’ailleurs que cet épisode vous aura aussi permis d’y voir plus clair dans votre relation et d’avoir des idées d’initiatives pour améliorer votre relation.

Ce dont je suis persuadée depuis que je me forme en CNV, c’est que les connaissances théoriques sont un point de départ indispensable pour évoluer mais le plus important est la pratique.

C’est pourquoi je vous propose une suite avec l’épisode 116 dans lequel je vous aide à mettre en pratique ce que nous avons vu aujourd’hui. 😍