Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Il s’intitule aujourd’hui “Et si le problème était que je ne m’énerve pas assez ?”.
Comme vous le savez si vous avez écouté l’épisode précédent, je suis en train de vivre une rupture et, du coup, je réfléchis beaucoup à mon comportement en couple.
En fait, je cherche à intérioriser profondément ce que je vis en ce moment, afin de m’enrichir d’une expérience utile pour la suite.
Je souhaite faire de cette séparation une occasion de comprendre ma part de responsabilité afin de m’améliorer et réussir ma prochaine relation.
En ce moment, j’écris beaucoup et je pense que je vais enregistrer plusieurs épisodes dans lesquels je vais davantage parler de moi et de ce que je traverse car je suis certaine que cela peut faire écho pour vous.
Prise de conscience : Et si le problème était que je ne m’énerve pas assez ?
C’est étrange mais hier, j’ai reçu la newsletter d’une blogueuse que je suis et elle disait que, bien souvent en couple, on réagit trop vite et trop fort face à des comportements ou des propos qui agissent comme des déclencheurs.
Elle soulignait que, parfois, on se laisse submerger par l’émotion et que l’on réagit sans même avoir réfléchi, plus par instinct en suivant notre première idée.
- On répond du tac au tac avec une remarque agressive
- On envoie un message incendiaire
- On quitte la pièce en claquant la porte
- On crée une dispute qui, après coup, n’était pas nécessaire
- …
La blogueuse en question ajoute :
“Je te rassure : on est tou·te·s passé·e·s par là !”
Et bien tu sais quoi ?
Cela ne m’a pas du tout parlé.
Je ne me suis pas reconnu dans sa description.
C’est même tout le contraire. 🤷♀️
En y réfléchissant, je me suis même demandé si ce n’était pas ça le problème.
Pourquoi le sujet de la colère en ce moment ?
Depuis plusieurs jours, je vis des remous dans ma vie sentimentale.
Il y a beaucoup de questionnements, des doutes, des changements …
Et ce n’est vraiment pas agréable.
Il m’est arrivé de me sentir triste et déçue de ce que j’analyse comme une « séparation gâchis ».
Nous n’étions pas loin de réussir notre relation.
Notre couple pouvait durer, c’était certain.
Seulement voilà, chacun était arrivé dans la relation avec ses propres casseroles et pour les gérer, nous avions l’un et l’autre mis en place des stratégies qui s’avéraient, avec le recul, totalement inefficaces et même contre productives.
C’était donc une « plantade » amoureuse.
Cependant, je reste bien accrochée (et j’y tiens) à l’idée que l’échec est aussi une expérience, une occasion d’apprentissage et un tremplin pour un approfondissement de soi.
J’éprouve aussi assez facilement de la gratitude pour les expériences que je traverse.
Je me suis donc attelée à l’analyse de cet « échec ».
Gérer l’échec en mode « tout finira par vous réussir »
Je me souviens, quand il fallait réfléchir au nom du blog et du podcast, « ToutVousRéussit » est arrivé comme une évidence pour moi alors que cela pouvait résonner comme présomptueux.
Ce que je voulais transmettre à travers ce choix de nom, c’était que tout peut être considéré comme une « réussite » selon ce que l’on en fait.
Alors, bien sûr, il n’est pas toujours facile, simple, possible de voir le « bon côté » de la situation difficile que l’on vit mais du moins, peut-on essayer.
Cela signifiait aussi pour moi que l’on peut garder en tête, quoi qu’il se passe, que cela a de grandes chances de bien se terminer.
C’est de cette façon que j’ai envie de considérer les crises (y compris les ruptures amoureuses).
Je ne m’énerve pas assez : alors qu’est-ce que je fais ?
Réfléchir avant d’agir
Quand mon partenaire faisait ou disait quelque chose qui ne me convenait pas, je ne réagissais pas à chaud.
Je me disais juste qu’il l’avait fait ou dit sans se rendre compte de l’impact sur moi.
Mes réflexions me conduisent à ne pas prendre contre moi les paroles ou actions de l’autre.
Je préfère admettre que c’est juste sa façon à lui de gérer ses blessures.
Du coup, je me disais que, dans un premier temps, j’allais y réfléchir sans lui en parler.
Ensuite, j’écoutais ce que cela disait de moi et de ce que je voulais.
Enfin, je me demandais s’il valait la peine d’initier une conversation.
Alors oui, c’est un fonctionnement qui me plait. En agissant ainsi, c’est-à-dire en reportant la réaction, il n’y a pas de dispute de couple.
Je ne m’énerve pas.
Je préfère rester calme et réfléchir à tête reposée.
Mais sur le long terme, est-ce bénéfique ?
Pourquoi, à mon avis, je ne m’énerve pas assez (de façon saine) ?
Ce que nous apprenons pendant l’enfance
Il y a quelques temps, j’étais dans une piscine et un enfant de 3 ans avait attrapé les lunettes de plongée d’un autre enfant et il a fallu les rendre.
L’enfant s’est alors mis à pleurer.
Sa maman lui a dit d’arrêter de pleurer et de stopper immédiatement sa crise.
Mais comme il hurlait de plus belle, elle lui a ordonné de sortir de l’eau. À cause des pleurs et des cris, ils partaient de la piscine.
J’ai alors pensé qu’il aurait fallu accueillir la frustration de cet enfant, lui dire qu’il est logique de ressentir de la peine à devoir rendre à son propriétaire un objet avec lequel on aurait bien aimé jouer.
Quand mon fils était petit, moi aussi, il m’arrivait de lui demander d’arrêter sa crise car je me sentais gênée par rapport aux autres adultes.
Mais parfois, je le prenais dans mes bras et je lui disais qu’il pouvait accueillir son émotion et la laissait sortir.
Du coup, cela stoppait les larmes et les cris.
Je crois que c’est ce qui se passe avec la colère.
Nous avons compris dans notre enfance qu’il n’était pas bon de se mettre en colère.
Nous n’avons pas appris à accueillir notre colère et à la retranscrire en réaction saine.
Du coup, nous ne savons pas quoi en faire.
Ce que nous faisons une fois adulte
J’ai lu quelque part (mais je ne sais plus où) que les femmes qui ressentent de la tristesse sont souvent en colère au fond d’elles et que les hommes qui expriment de la colère sont en fait tristes.
Je ne sais pas si c’est juste ou pas mais cela me parle pour mon cas personnel.
Du coup, je ne sais pas reconnaître la colère en moi.
Alors comment pourrais-je la manifester ?
À la place, mes réflexions me conduisent à intérioriser cette tristesse et à mettre un couvercle dessus.
Prendre sur soi
Alors bien souvent, je prends sur moi.
Je ne dis rien à l’autre et je trouve une solution pour m’adapter.
Alors, ce n’est pas une mauvaise chose en soi d’agir de cette façon et de prendre le temps.
Cependant, il faut bien penser aux différentes étapes pour ne pas se laisser de côté, ni s’occuper de l’autre au détriment de soi.
Les étapes
- Accueillir les émotions qui nous traversent et reconnaître notre colère.
C’est important car souvent, nous pensons que c’est de la tristesse alors que c’est bel et bien de la colère.
J’ai le droit d’éprouver de la colère envers mon partenaire même si je ne vais pas forcément le lui dire sous le coup de cette colère.
Ce qui compte, c’est de reconnaître l’émotion profonde.
- Comprendre à partir de nos émotions et de nos ressentis physiques ce que cela dit de nous et de nos besoins non nourris.
- Se demander ce que l’on veut vraiment.
- Décider d’en parler… ou pas. Mais de le faire en conscience, par choix et non par adaptation inconsciente pour éviter le conflit ou la discussion inconfortable.
C’est à cette étape que trop souvent j’ai pris la décision de ne pas en parler à mon ex-partenaire.
Je croyais avoir suffisamment écouté mes émotions et compris ce que cela disait de moi.
Mais je ne passais pas par la phase de partage et de demande.
Je cherchais à répondre à mes besoins moi-même quitte à étouffer ce que j’avais à dire. Du coup, je me sentais désalignée.
Pourquoi je ne m’énerve pas assez face à mon partenaire ?
Qu’est-ce que j’ai cherché à protéger en agissant ainsi ?
Je sens bien que j’agissais par peur :
- peur de blesser mon partenaire
- peur de provoquer un conflit
- peur de la réaction de l’autre
- peur de le voir partir et refuser la discussion
- peur de la séparation
- peur de trop demander, peur de gêner
- peur de m’affirmer
- peur d’être critiquée et d’être jugée…
Cette réaction ne permet pas à notre partenaire de comprendre ce que nous souhaitons et comment nous voulons vivre la relation.
Elle ne nous permet pas non plus de nous comprendre nous-même.
De plus, on se fait passer à l’arrière-plan dans la relation.
Prendre soin de l’autre passe en premier et paraît plus important que prendre soin de soi-même.
Il est normal de faire passer le couple dans nos priorités mais pas les besoins de notre partenaire en particulier.
Le couple est notre priorité et non le bien-être de l’autre.
La distinction est primordiale.
Je le sais maintenant : je ne m’énerve pas assez
Trop souvent, on voit le conflit comme un problème et donc le fait qu’il n’y ait jamais de conflit comme un bienfait…
Mais ce n’est pas tout à fait comme cela que cela fonctionne.
Le conflit dans le couple peut être source de liberté et de connaissance !
Il permet de mieux découvrir le monde de l’autre.
Le conflit n’est pas (forcément) le début d’une séparation, ni un problème en soi.
C’est ce que l’on en fait qui compte le plus !
Il peut être un moment libérateur qui débouche sur une expansion de la connexion entre les deux partenaires.
Attention, je ne dis pas non plus qu’il est bon d’être souvent en conflit.
Je pense simplement qu’il ne faut surtout pas fuir les moments conflictuels.
Surtout si cela vous conduit à taire vos besoins, à faire silence que ce que vous voulez vraiment et donc à cacher votre authenticité.
Pour écouter un autre épisode sur ce sujet, c’est par ici : Devenez la leadeuse de votre vie amoureuse !
Conclusion : Être trop bienveillante n’est pas bon pour le couple
Les haussements de ton et les disputes peuvent abîmer une relation.
Les silences aussi.
Découvrir que je ne m’énerve pas assez quand je suis en couple a été comme une révélation pour moi.
Du coup, aujourd’hui, pour progresser dans mon processus pour aller mieux après cette rupture, j’ai décidé de réécouter les épisodes sur l’affirmation de soi et sur les conflits dans les relations amoureuses.
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👉 Je vais très certainement dans les prochains jours enregistrer d’autres épisodes pour passer concrètement à l’action. En effet, c’est le principal enseignement de tout ce que j’analyse : j’avais beau savoir intellectuellement tout cela, je n’ai pas réussi à le mettre en pratique !
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Pour découvrir la suite de cet épisode, c’est ici : Comment se mettre davantage en colère en couple ?
Je me suis reconnue dans ce que tu as écrit. Moi aussi, je vie une séparation et je ne me mettais pas souvent en colère.
J’ai tout essayé, jusqu’à anticiper avant de dire quelque chose, mais rien à faire le résultat était le même. J’ai fait une thérapie et j’ai découvert que finalement, dans notre couple j’étais la seule a faire des efforts et je respectai ces moments de colère, mais lui ne respectai jamais les miennes et donc un certain moment il faut arrêter parce que ça devenait toxique pour moi. J’ai pourtant tenue 20 ans dans cette relation !
Merci pour ce partage.
En effet, nous pouvons faire notre part mais si notre partenaire ne fait pas la sienne, il est difficile d’évoluer. Il faut savoir arrêter comme tu le dis justement quand la relation n’est plus alignée avec ce que nous sommes.
J’ai d’ailleurs enregistré un épisode qui peut être utile : Rester en couple ou se séparer : comment prendre la décision ?
Merci de mettre en lumière l’importance de reconnaître et d’accueillir ses ressentis, même dans les moments difficiles. J’aime beaucoup ton approche, qui est très constructive, tournée vers l’apprentissage et l’évolution personnelle. C’est vrai, on a souvent l’impression qu’il y a un tabou autour de la colère, et on ne sait plus vraiment comment l’exprimer de manière saine.
Merci !
Pour ma part c’est plutôt l’inverse, le besoin d’exprimer ce qui ne va pas et qui fini en reproches constants dans ses oreilles. Du coup j’essaye de moins dire spontanément ce qui me vient en tête, d’utiliser la communication non violente pour bien exprimer l’émotion ressentie et surtout de communiquer mes besoins.
C’est à chacun d’analyser où il en est de l’expression de sa colère puis d’ajuster en fonction de ce qu’il veut vraiment. Dans mon cas, je l’étouffais complètement donc il me fait l’exprimer davantage peu importe la forme que cela prendra.
Article très intéressant, qui va à l’inverse des poncifs sur les relations amoureuses. La lecture est d’autant plus prenante que tu te livres. Bravo d’avoir eu le courage de le faire, dans l’intérêt de tes lecteurs !
Merci de ce commentaire !
« Il peut être un moment libérateur qui débouche sur une expansion de la connexion entre les deux partenaires. »
Tout est dit dans cette phrase. On met souvent une étiquette de « mal » dans le conflit. Pourtant, quand on y réfléchit, ça nous fait grandir.
Merci pour ton partage sincère.
Merci David.
Effectivement réfléchir ses réactions est aussi un signe qu’on ne s’écoute pas et qu’on ne laisse pas passer en priorité. Tu as des attitudes pleines de sagesse mais beaucoup de lucidité. Félicitations. Personnellement je me suis rééquilibrée. Avant j avais tendance à me mettre en colère quand ça « débordait », maintenant je vois plus ce qui est juste pour moi. Je le dis, je l’exprime et quand en face ça ne comprend toujours pas, je m’autorise la colère oui.
C’est une découverte essentielle en ce moment pour moi : exprimer ma colère même « doucement » est libérateur et NECESSSAIRE !
Sara,
J’espère qu’à cette période un peu troublée va vite succéder une grande réussite.
Il est toujours intéressant d’analyser et de corriger.
Dans tous les domaines, nous apprenons de nos échecs.
Les sentiments en font partie.
Merci. J’en suis certaine : traverser l’inconfort permet de trouver ce qui est plus juste pour nous.
C’est drôle parce que je suis arrivée pour mon cas personnel à une conclusion qui mêle un peu tout. Je m’énerve, je fais beaucoup de bruit mais je ne suis pas entendue et au final je fais ce qui dérange le moins les autres et qui va éviter d’être à nouveau en désaccord. Ton article m’apporte un éclairage sur le fait que je prends pas suffisamment le temps de bien expliquer au calme ce qui ne va pas et en même temps, que je préfère étouffer ce qui m’a agacé car je crois trop souvent que je peux gérer et régler ça seule.
C’est super de faire des prises de conscience sur ce que l’on fait. Ensuite, on peut déterminer la façon dont on va agir en étant plus aligné à notre authenticité.
Prendre sur soi n’est en effet pas le bon reflexe, je m’en suis rendu compte aussi. Ce sont mes ados qui m’ont fait évoluer. J’ai été obligé de le faire, vivant seule avec eux, je n’ai pas eu d’autres choix. On dit que les enfants nous font grandir 🙂 Et puis des personnes qui ont dépassé les limites du respect où j’ai dû poser des stops. C’est certainement mon chemin de vie mais j’y travaille encore 🙂
Merci pour ce commentaire Virginie. C’est vrai que les ados sont de bons entraîneurs pour tester nos limites ! 😊