Et oui, je les regrette mes soi-disant « kilos en trop ». Il y a deux ans je pesais 64 kilos et j’avais espoir (sans m’y mettre vraiment, il faut bien dire) de perdre quelques kilos pour me sentir plus confortable dans mes vêtements.
Je faisais du sport mais « tranquille ». Rien de bien régulier ni de très efficace mais au moins, limitais-je les dégâts, c’est-à-dire que je restais à 64 kg depuis plusieurs années en mangeant exactement ce que je désirais. C’était mon palier. 64. Un joli nombre qui me permettait d’être moi, épanouie, dévorant de bons petits plats et mangeant des gourmandises quand bon me semblait.
J’avais de la chance car je n’étais pas du genre à grignoter régulièrement entre les repas (c’est d’ailleurs toujours le cas). J’avais de la chance, oui.
Mais le changement s’est installé peu à peu.
Cela a commencé par des diarrhées tous les jours pendant de nombreuses semaines qui m’ont fait fondre et trois mois plus tard, je pesais 54 kg. Les analyses ne montraient rien de particulier. Je buvais davantage qu’avant c’est vrai mais pas de là à expliquer mes passages réguliers aux toilettes.
Puis, les douleurs au poignet droit et les décharges électriques à la cheville droite ou au genou gauche sont apparues, suivies par la fatigue inexplicable et les pertes de mémoire. Au bout de 8 mois, le verdict est tombé : fibromyalgie.
J’ai supprimé le sucre de mon alimentation, réduit le gluten et mon poids s’est stabilisé vers 56 kg. J’ai débuté la prise de certains médicaments et mon poids est descendu.
Aujourd’hui, je les regrette mes petits kilos en trop. Ces kilos de santé. J’échangerais bien le bien-être total contre une taille 62 et même 64. Mes petits kilos en trop me paraissent tellement sans importance. Aujourd’hui, ce sont mes douleurs qui sont en trop ! C’est la taille de ma boîte à médocs qui me dérange !
Ironie du sort, je pèse exactement le poids que j’imaginais idéal il y a quelques années, quand j’étais jeune adulte et que 54 kg était mon nirvana, mon objectif à atteindre au prix de vaines restrictions.
J’ai exactement ce que je désirais dans ma vie d’avant et aujourd’hui, c’est ma vie d’avant qui est devenue mon nirvana et mon objectif à atteindre : vivre sans douleurs ou du moins en les atténuant le plus possible.
Vivre en étant capable de marcher une demi-heure sans que ce soit un enfer.
Dormir sans être dérangée par une décharge électrique qui me réveille comme un cauchemar.
Danser sans être obligée de me bourrer d’anti-douleurs tous inefficaces les uns que les autres.
Danser avec un sourire franc et lumineux au lieu d’un sourire de façade parce que je souffre mais que le désir de danser est encore plus fort que la douleur.
Sourire au lieu d’avoir les larmes qui montent aux yeux.
Alors à toi, qui t’infliges peut-être des restrictions alimentaires juste pour perdre un ou deux kilos, profite de ta bonne santé. Vis ce que tu souhaites et peu importe ton poids.
Ris, souris, vois des amis, aime, sois heureux, regarde tendrement le moment présent et mange ce qui te fait plaisir.
Aime-les « tes petits kilos » en trop, pour ne pas les regretter un jour.
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