Découvrez l’épisode 10 du podcast Tout finira par vous réussir. Il s’intitule « Révolution intérieure : comment faire tomber ses pensées limitantes quand on se sent seul, tout petit et sans ressources ».
Drôle de titre, n’est-ce pas ? Mais je vous assure que si je parviens à partager mon enthousiasme, c’est une véritable révolution intérieure que vous allez vivre !
Pour rédiger mon article précédent sur les manières de manifester en paix et sans dégrader, j’ai relu le livre de Srdja Popovic : Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans armes.
Pendant cette relecture, j’ai eu de nombreuses idées pour améliorer mon bien-être. Vous le savez si vous me suivez, j’ai appliqué mes principes de métalecture et j’ai découvert que ce petit manuel de révolution non violente pouvait nous donner des pistes très intéressantes en développement personnel.
Nous allons apprendre à faire tomber nos propres barrières, ce que l’on nomme nos « pensées limitantes », afin d’être capable de s’imposer à soi-même un changement bénéfique. Evidemment, en toute bienveillance, en développant notre confiance en nous et avec humour !
Prêt/e pour l’aventure ? Alors c’est parti !
Qui est Srdja Popovic ?
Srdja Popovic se définit comme un « révolutionnaire ordinaire » qui « a accompli un improbable périple personnel » du « statut de guitariste/bassiste belgradois hypercool et sans conscience politique à celui de leader d’Otpor!, le mouvement non violent qui a renversé le dictateur serbe Slobodan Milosevic. »
A la fin de la révolution, en 2000, il a occupé des postes politiques en Serbie puis a essayé de transformer Otpor! en parti politique. Ce fut un échec puisqu’il obtint 1,6 % des votes aux élections parlementaires.
D’après Wikileaks, il aurait collaboré avec l’agence de renseignements privée américaine Stratfor.
Il est aujourd’hui « consultant révolution » au sein de CANVAS qui propose des formations pour préparer une révolution et enseigne depuis 2013 l’activisme politique non violent dans plusieurs universités américaines.
La revue américaine Foreign Policy le classe parmi les 100 plus grands penseurs de la planète.
Voilà pour ce qu’en dit Wikipédia.
Mon avis sur ce livre
Au risque de me répéter, je considère la lecture de son manuel urgente et l’application de son « dérisionnisme » en matière de manifestation incontournable pour faire entendre les désaccords avec un gouvernement sans passer pour de bruts casseurs exempts de réflexion politique.
Il est grand temps (à mon avis) d’inventer d’autres façons de se rebeller afin de ne pas subir l’usage de la force de la part des pouvoirs publics et surtout pour rassembler un plus large panel de citoyens d’accord pour mettre en œuvre un monde nouveau. Sans ce changement (ou ce retour à des méthodes non-violentes comme celle de Gandhi ou de Martin Luther King), la lutte risque d’être longue et meurtrière.
Mais lors de ma dernière relecture, j’ai mis de côté cet aspect, pour me demander si les conseils de Popovic pouvaient s’appliquer à l’échelle des individus pour accomplir une révolution intérieure et être capable de se transformer pour obtenir plus de bien-être et de joie.
Pour vous expliquer quel est mon but, je vais laisser la parole à Srdja Popovic :
« J’espère que ces histoires et ces exemples seront pour vous une source d’inspiration et qu’ils vous aideront dans vos propres luttes […] Les idées et les histoires de ce livre ne doivent pas simplement être comprises, elles doivent aussi, et surtout, être ressenties. […], elles doivent avoir pour effet de vous faire bondir sur vos pieds et de vous mettre en mouvement. »
Et c’est vrai, ce manuel de révolution non violente fait partie des livres capables de vous faire agir et de changer votre vie du jour au lendemain.
Nous allons donc essayer de préparer une révolution intérieure afin de reprendre le contrôle de votre dictateur interne : votre cerveau, qui, il faut bien le dire, ne prend pas toujours des décisions en votre faveur.
Il s’agit pour « filer la métaphore » de changer la manière de se gouverner soi-même.
Voici donc un autre exemple de ma méthode originale de métalecture.
Métalecture du livre de Popovic
Chapitre 1 : ça ne peut pas se passer chez nous
Dans ce chapitre, l’auteur analyse un argument qui est souvent donné par les élèves qu’il reçoit dans ses séminaires sur l’art de mener à bien une révolution pour mettre fin à un régime totalitaire. Quand il raconte les exemples de luttes organisées en Serbie, les participants lui répondent invariablement que cela ne va pas être applicable chez eux. Évidemment, Popovic leur montre que ses préceptes seront adaptables à chaque situation particulière. Il suffit de réfléchir un peu !
Ce qui dérange le plus ses « disciples », c’est que le mouvement révolutionnaire Otpor ! a beaucoup utilisé la dérision dans ses actions.
En effet, l’auteur pense que « l’activisme n’a pas besoin d’être ennuyeux » et que, au contraire, la gaieté rendra la lutte plus efficace. De même, le développement personnel n’a pas besoin de se prendre au sérieux et mettre un peu d’humour dans notre analyse de nous-mêmes et de nos actes nous serait sans doute profitable.
Prendre les choses avec davantage de légèreté évite bien souvent de tomber dans les pensées négatives et pire, dans la dépression.
Popovic comprit que « lorsque suffisamment de personnes sont prêtes à s’impliquer, le changement est imminent ».
Là encore, je ne dis rien de nouveau mais parfois il est judicieux de rappeler ce qui devrait être des évidences : si vous êtes assez impliqué-e dans votre désir d’évolution alors le changement sera facile.
Alors oui, ça peut arriver pour vous : la réussite est à votre portée.
Poursuivons notre métalecture.
Srdja Popovic affirme qu’il a su « tirer du sens de ses intuitions » pour « les convertir en actions ».
Comment ne pas établir un parallèle avec le développement personnel ? Au fond, la plupart du temps, nous analysons assez bien ce qui nous fait défaut pour aller mieux mais nous avons du mal à passer à l’action. Nous pouvons nous faire aider par un coach qui va nous guider et nous pousser à agir. Cependant, nous savions déjà plus ou moins ce que nous devions mettre en place. Ce qui nous manque en revanche, c’est plutôt la volonté ou la motivation pour agir.
Ensuite, il aborde la question délicate et cruciale du nom du mouvement et du slogan. Cela m’a rappelé une anecdote personnelle pour illustrer la nécessité de trouver vous aussi « votre phrase ».
Il y a quelques mois, lors d’un stage de Communication Non Violente, pour répondre à la consigne d’un exercice, je devais trouver une formule clé pour me sentir mieux dans les communications délicates : une phrase qui me donnerait confiance en illustrant qui je suis tout en m’aidant à régler un problème.
Au départ, cela m’a semblé difficile. Après quelques minutes de brainstorming de groupe, mon slogan m’est apparu comme une évidence :
Depuis, j’y pense souvent et cette phrase qui me correspond très bien m’aide énormément. Je vous conseille donc vivement de trouver la vôtre. Elle doit refléter qui vous êtes et souligner ce que vous devez faire pour être bien.
En ce qui me concerne, j’aime danser et cela fait aussi référence à la joie et à la bonne humeur mais je n’osais pas suffisamment être moi-même, montrer ce que je suis ou dire ce que je veux. Avec ces quelques mots, répétés quand j’en ressens le besoin, j’ai fait énormément de progrès sur mon propre chemin.
Parlons maintenant du logo d’Otpor! : un poing fermé. Je crois là encore que nous pouvons en tirer un enseignement important pour notre réussite. Il serait bon de choisir un geste de motivation qui vous aidera dans les moments difficiles à retrouver de la force et de la volonté.
Le mouvement non violent me fait aussi penser que nous devons être bienveillant en utilisant par exemple du lexique neutre ou laudatif pour parler de nous c’est-à-dire en ayant des mots doux envers soi-même.
L’auteur a toujours considéré comme important de « construire un mouvement si puissant et si populaire » que Milosevic « n’aurait d’autre choix que de s’y soumettre, d’accepter des élections libres. »
Peut-être est-ce pareil pour nous au niveau personnel ? Imaginez la puissance de changements si forts et si positifs qu’il soit ensuite impossible de revenir en arrière !
Quand les activistes en formation disent que les préceptes de Popovic ne peuvent pas être mis en place chez eux, ils émettent un doute sur le fait que les actions puissent être appliquées dans leur pays. N’avons-nous pas parfois le même mouvement de recul : ça ne peut pas se passer en moi ! Je ne peux pas appliquer ce changement car je n’y arriverai jamais !
Il y a deux points importants pour lutter contre cette tendance.
Tout d’abord, vous seul savez ce qui est bon pour vous donc si vous ne sentez pas l’approche d’un coach ou un conseil lu dans un manuel, pas de souci.
Mais, en même temps, il faut savoir faire confiance au moins quelques temps à la méthode et se forcer un peu à appliquer juste pour voir.
Par exemple, j’ai longtemps pensé que je ne parviendrai pas à faire un jeun. Je doutais de ma capacité à tenir plusieurs heures sans manger mais je me suis forcée et j’ai réussi.
La première action dans ce cas est de se débarrasser de l’idée que l’on n’y arrivera pas.
Il faut faire et ensuite vous saurez si vous étiez capable ou pas… sinon vous donnez raison à Henry Ford :
« Que vous pensiez être capable ou pas, dans les deux cas, vous avez raison. »
Popovic donne à plusieurs reprises le même conseil : débuter par un « objectif restreint, pertinent mais accessible ».
Pour nous, c’est pareil. J’ai d’ailleurs créé des acronymes pour expliquer comment mettre en place ce que j’appelle le PPPPP et le PAP. C’est par ICI !
Le révolutionnaire serbe donne des exemples d’actions non violentes et humoristiques puis ils laissent les formés inventer leurs propres procédures.
J’ai le même credo dans les formations offertes sur ce blog. Je ne cesse de répéter que je donne des pistes possibles d’amélioration mais, ensuite, c’est à vous de faire ce qui vous convient sans vous forcer à quoi que ce soit.
Chaque personne est différente et vous seul-e savez ce qui est le mieux pour vous ou ce que vous avez envie de mettre en place.
J’expose des stratégies et des tactiques ; à vous, ensuite de mettre en pratique ce que vous voulez.
En même temps, cela signifie que vous pouvez vous inspirer de la réussite de mentors. En vous informant, vous allez apprendre des erreurs des autres et suivre leurs pas en adaptant les conseils à votre fonctionnement. Napoleon Hill ou Tony Robbins (et sans doute bien d’autres) le rappellent dans leurs ouvrages respectifs : il faut suivre les exemples des gens qui ont réussi.
Chapitre 2 Voyez grand mais commencez petit
Pour entreprendre une action, il faut avoir un projet, un rêve ou un désir. En cela, vous pouvez « voir grand ». En revanche, pour débuter, il vaut mieux prévoir une action plus restreinte.
Ayez un objectif important mais divisez-le en sous-objectifs et débutez par une action facile qui vous donnera confiance en vous. L’auteur et activiste américain Jonathan Kozol nous donne le conseil suivant :
« Choisissez des batailles assez importantes pour compter, mais assez petites pour les gagner.»
De même, je suis entièrement d’accord lorsque Popovic affirme que « la clé pour gagner [est] une approche pas à pas. »
Chapitre 3 : une vision pour demain
Ce qui donne sa force à un mouvement puis, en fait sa réussite, c’est de savoir ce que l’on fera une fois que l’on aura chassé le dictateur : c’est cela « une vision pour demain ». C’est la question du « Et après ? » mais il faut y penser avant !
De même, sur un plan personnel, vous devez avoir une stratégie c’est-à-dire avoir défini votre « pour quoi ? » (ce que j’explique dans cet article). Votre projet doit clairement définir ce que vous désirez obtenir, votre but et la manière d’y parvenir, même si vous pouvez ensuite évoluer dans votre cheminement au gré des expériences et des changements.
Une vision, c’est un grand objectif qui nous semble presque inatteignable, en tout cas lointain et difficile. C’est notre but idéal, si tout se déroule bien. La vision permet d’orienter tous les objectifs
Chapitre 4 : Les piliers tout-puissants du pouvoir
Pour faire un parallèle avec ce chapitre, nous allons parler des piliers de vos blocages. Autrement dit, sur quelles (fausses) croyances vous appuyez-vous pour justifier votre inaction ?
L’idée de Popovic est qu’un dictateur ne doit pas être attaqué avec les mêmes armes que celles qu’il utilise : la force, la peur, les représailles… car, sur ce plan-là, vous seriez forcément défavorisé.
Si vous parvenez à briser un ou plusieurs de ces piliers alors vous réussirez à changer ce que vous souhaitez faire évoluer.
En ce qui nous concerne, cela signifie, à mon avis, que nous devons contourner nos fausses croyances et pas forcément les attaquer de front. Avant de faire un jeun, j’ai supprimé le dessert de chacun de mes repas. Je croyais ne pas en être capable, mais suite à cette victoire, j’ai envisagé comme possible le jeun avec seulement des bouillons de légumes. Finalement, j’ai réussi à ne boire que de l’eau pendant 24h.
Chapitre 5 : Rire jusqu’à la victoire
Je ne vais pas rappeler ici ce que j’ai déjà analysé dans l’article précédent.
Passons directement aux bénéfices que l’on peut en retirer dans le développement personnel.
Amusez-vous : ne soyez ni trop sérieux, ni trop exigeant envers vous-mêmes. Prenez les choses avec plus de légèreté.
Soyez positif ! Et là pour le coup, si ce n’est pas le cas naturellement, forcez-vous un peu…
« La seule chose capable de venir à bout de la peur, c’est le rire ».
Il faut agir avec humour ou du moins sourire et prendre plaisir. La joie et le plaisir que vous éprouvez à vous occuper de vous doit être votre moteur.
Chapitre 6 : Retourner l’oppression contre elle-même
Pour l’auteur, « retourner l’oppression contre elle-même est un art, une sorte de jujitsu. Il s’agit de jouer contre votre adversaire la carte la plus forte de son jeu. »
Le jujitsu, technique de combat sans arme pratiquée par les samouraïs dès le VIIIème siècle, signifie « l’art de la souplesse » en japonais. Le jujitsu consiste à éviter l’attaque frontale face à un adversaire plus fort au profit de déplacements fréquents, d’évitements, de contrôles des points vitaux ou des articulations.
La « légende du docteur Akiyama » nous apprend que ce médecin lors d’un voyage en Chine découvre une pratique d’autodéfense se basant sur la connaissance du corps humain. Mais il ne put s’exercer et dut se contenter de regarder. De retour chez lui, il essaya de comprendre comment ce type de combat fonctionnait pour réussir à vaincre un adversaire armé et visiblement bien plus fort. Il aurait déjoué le mystère en regardant un chêne dont les épaisses branches se cassaient sous l’effet de la lourdeur de la neige tandis que les fines branches d’un saule pliaient sans se briser puis rejetaient la neige. Ainsi, pour gagner le combat, les samouraïs utilisent le poids et la force de leur adversaire pour le terrasser.
Quelle leçon en tirer pour notre propre « combat » ?
La transformation intérieure est en quelque sorte une lutte entre deux « moi » : un qui veut quelque chose et un autre qui n’y parvient pas par manque de motivation. Ainsi, à ce moment précis, nos faiblesses ont plus de force que notre volonté.
Il me semble que nous pouvons engager nous aussi ce combat sous la forme d’un jujitsu en adoptant un comportement de saule qui a la souplesse de se courber sous le poids de la neige et de bouger pour ensuite s’en débarrasser.
Il serait bon d’avoir la souplesse d’accepter que nous ne sommes pas parfaits et que même après avoir pris une décision, nous allons peut-être connaître des craquages ou des moments sans motivation. Il faudra les accepter pour mieux se remettre ensuite en selle vers notre objectif principal en gardant en tête notre vision.
L’important de garder son but même si, de temps en temps, on ne respecte pas totalement ses mini-objectifs.
Cette capacité d’accepter avec souplesse le principe de réalité peut alors devenir une force.
Comme l’avion qui n’est pas toujours pile poil en face de son point d’atterrissage (presque jamais même en fait) mais il arrive quand même là où il veut. Même s’il dévie un peu pendant le trajet, kilomètre après kilomètre, il maintient tout de même son point d’atterrissage en ligne de mire.
Pour tenir sur le long terme, il faut savoir accepter d’avoir quitté un peu le chemin.
Chapitre 7 : C’est l’unité, idiot !
L’auteur nous prévient dans ce chapitre qu’il va aborder la méthode : « Les prochains chapitres porteront donc moins sur ce qu’est l’action non violente et davantage sur la façon de la mettre en œuvre. »
L’unité en nous s’appelle la cohérence entre nos paroles et nos actes. Si nous voulons réussir un projet alors nous devons avoir une harmonie dans nos actions et nos propos.
Par exemple, il ne sert à rien de picorer lors d’un repas chez des amis pour se jeter sur la plaquette de chocolat une fois rentré chez soi. Vous faites un régime d’accord, mais il vaut mieux manger avec plaisir chez vos amis sans excès et reprendre le lendemain votre diète habituelle.
De même, en quoi est-ce cohérent de ne pas vous acheter la robe qui vous plait afin de faire des économies pour accepter quelques jours plus tard un dîner chez des amis auquel vous n’avez pas envie de participer et qui va vous obliger à acheter une bonne bouteille de vin ?
La cohérence n’est pas chose aisée, ni d’ailleurs le respect de la parole donnée fut-ce à soi-même. Mais il faut essayer et faire de son mieux.
En ce qui concerne la lutte révolutionnaire, un point important est l’unité du message. Qu’en est-il pour nous ? Il me semble que l’on peut faire un parallèle avec le fait de ne pas brouiller notre volonté avec trop de changements en même temps. Il vaut mieux se concentrer sur un point et quand ce sera devenu une habitude bien ancrée, vous pourrez « attaquer » une autre transformation…
L’auteur nous dit qu’il faut créer une unité de groupe. Pour nous, cela pourrait consister à être en accord avec nous-mêmes et essayer de réunir les 2 « moi » qui s’opposent en nous : celui qui ne veut plus s’énerver et celui qui n’a pas pu se retenir de lever le ton ; celui qui veut perdre 5 kilos et celui qui aime bien le grignotage. Il est certain que si on parvenait à rétrécir le fossé entre ces volontés qui s’opposent, cela irait bien mieux !
Chapitre 8 Planifier votre chemin vers la victoire
L’auteur rappelle que « les mouvements, qui sont toujours un dur combat, ont besoin d’attirer le maximum de participants occasionnels s’ils veulent réussir.
Il est très certainement plus facile d’accomplir un changement contraignant si on a un groupe de soutien ou si sa propre famille est au courant.
Et si, sans transition, nous parlions d’ « œuf d’oie » ?
Connaissez-vous ce que l’on nomme « l’œuf d’oie » dans l’armée ? C’est la cible que l’on vise. Ce nom vient du fait que les militaires tracent un cercle très irrégulier sur la carte pour désigner leur objectif ultime :
« Avant de commencer à planifier quoi que ce soit, vous devez savoir exactement quelle est sa nature. […] L’œuf d’oie […] n’est jamais la chute du dictateur. L’œuf d’oie est la démocratie. »
Ne ratez pas votre cible ! Que cherchez-vous en désirant être mieux organisé ? Que voulez-vous vraiment en quittant le salariat pour créer votre entreprise ?
Pour déterminer votre œuf d’oie, voilà ce que Popovic vous propose :
« Que voulez-vous réellement ? Si vous pouviez d’un coup de baguette magique vous transporter exactement là où vous voudriez être dans cinq ans, où iriez-vous ? »
Puis il explique la méthode de « la planification à séquence inversée » qui permet de « partir de mon objectif et revenir pas à pas en arrière. »
Un point a attiré mon attention dans la suite de ce chapitre. Il insiste sur le fait que « toutes les forces combattantes » doivent savoir compter leur force et dans ce cas particulier, il s’agit de comptabiliser le nombre de combattants.
En ce qui nous concerne, dans le développement personnel, il me paraît important d’être capable de savoir quelles sont nos qualités ou les caractéristiques de notre caractère qui vont nous aider. Si vous êtes naturellement rigoureux et organisé, il sera plus facile de mener un projet jusqu’à son terme.
Si vous êtes naturellement loyal et sérieux, il sera sans doute plus facile d’améliorer votre productivité que si vous êtes dès le départ conscient d’être désorganisé et rêveur.
Si vous êtes d’un naturel calme, il sera très certainement plus facile de mettre en pratique la Communication non violente que si vous avez tendance à vous emporter facilement.
Chapitre 9 : les démons de la violence
Ce que j’apprécie dans ma méthode de métalecture, c’est que souvent en lisant un livre dans un domaine complètement différent du bien-être, je trouve des idées auxquelles je n’aurais sans doute jamais pensé sans cela. Par exemple, l’auteur affirme que « Dans les luttes violentes, les gens cherchent toujours à faire tomber les piliers du pouvoir en les poussant, alors que dans les campagnes non violentes, ils s’efforcent de tirer ces piliers de leur côté. »
Du coup, je me suis demandé si je pouvais considérer qu’il serait plus facile de faire venir à soi un bon comportement plutôt que d’essayer de faire partir une mauvaise habitude…
« Je pose ça là » comme on dit. Je sens qu’il y a une intuition intéressante pour accompagner les personnes à transformer plus en douceur un comportement qu’il souhaite voir disparaître.
De toute façon, le maître mot de cette partie est la bienveillance envers les autres et envers soi-même. Il ne sert à rien de « se faire violence », il faut évoluer dans l’amour de soi et dans le pardon.
L’auteur dit qu’il faut « former vos camarades activistes à repérer les sources potentielles de friction ». J’ai l’impression que si l’on rapporte ce propos à la transformation de soi, cela pourrait signifier qu’il est bon de repérer en amont les éventuelles difficultés que l’on pourrait rencontrer afin de préparer vos ripostes.
Je m’explique en partant de mon exemple. Il me fallait arrêter le sucre et je savais que cela allait être difficile. D’ailleurs, c’est toujours difficile pour moi qui suis extrêmement gourmande ! Du coup, j’ai réfléchi à des façons de m’organiser pour éviter les problèmes : cuisiner les desserts pour mon fils le ventre plein, me préparer aussi un dessert comme des pommes au four sans sucre…
Je me suis mise à l’épreuve à des moments où je savais que je ne craquerai pas comme aller acheter une glace à mon fils sans rien prendre pour moi pour me préparer au moment où des copines mangeraient un dessert au restaurant quand moi je serai obligée de dire non.
Chapitre 10 : finissez ce que vous avez commencé
Cela semble une évidence quand vous voulez changer, il va falloir persévérer et aller au bout de votre révolution intérieure. Mais il y a deux points importants.
Il faut tout de même savoir célébrer les petites victoires d’étapes à leur juste valeur pour se rebooster.
Le deuxième point sur lequel Popovic insiste est qu’il ne faut pas non plus vouloir aller trop loin tout de suite : il faut savoir terminer au bon moment ou effectuer des pauses salutaires.
Par exemple, si vous voulez changer d’alimentation, faites des pauses de temps en temps sans prendre de nouvelles décisions. Restez un peu dans l’étape réussie avant de supprimer encore quelque chose sinon vous risquez de craquer.
« L’exploit spectaculaire de renverser un dictateur ne devient une véritable victoire si la tâche nettement moins spectaculaire qui consiste à mettre une démocratie en place a été accomplie. »
L’histoire de la place Tiananmen en 1989 est très révélatrice : les étudiants n’ont pas su déclarer les victoires mineures qu’ils avaient obtenues, ils ont réclamé plus et le Parti a écrasé le mouvement. Pour Popovic ils auraient dû déclarer haut et fort qu’ils avaient réussi à faire plier le Parti, stoppé leur mouvement puis reprendre sur un autre point mais après avoir fait comprendre aux Chinois qu’ils avaient, grâce à leur action de masse, réussi un premier pas. Ils auraient sans doute été suivis par davantage de monde la deuxième fois et obtenu encore un petit peu…
Il faut donc aller pas à pas en savourant les petites victoires mais sans s’arrêter trop tôt. C’est un art délicat !
Il montre ensuite comment Gandhi a parfaitement procédé lors de la révolte du sel : « c’était une action facile à suivre, permettant à ses partisans d’apprendre progressivement les règles de la désobéissance civile, d’affûter leurs compétences et de renforcer leur courage. Les petits défis du début, avec des objectifs clairement établis, aident à se préparer aux grandes luttes à venir. »
Il faut déjà être sûr que ce que l’on a mis en place soit durable et stable avant de s’engager dans une autre action.
Chapitre 11 : Il fallait que ce soit vous
Voici le dernier chapitre du livre…
« Certes, renverser Moubarak ou Milosevic est une réussite remarquable, mais vous n’avez pas besoin de gémir sous une dictature pour appliquer les principes du pouvoir du peuple : ils sont universels et ils s’appliquent à tous, où que vous soyez et quel que soit votre problème. »
« Permettez-moi maintenant de venir gâcher un peu la fête : il y a une bonne et une mauvaise façon de lire ce livre. La mauvaise façon consiste à le parcourir comme un livre d’aventures arrivées à des gens courageux dans des endroits éloignés du monde, en s’imaginant être soi-même un leader héroïque et non une personne ordinaire sans grande cause à défendre. La bonne façon de le lire est de prendre les principes énoncés ici comme des principes valables pour la vie entière, et de chercher à les appliquer en toutes circonstances. »
Vous me voyez venir, non ? Évidemment, il y a une bonne et une mauvaise façon de lire cet article !
Conclusion : comment mener sa révolution intérieure
Je n’ai même pas besoin de chercher une autre conclusion que cette phrase de Srdja Popovic à laquelle j’adhère à 200 % :
« Quoi que vous ayez puisé dans ce livre, veuillez au moins vous rappeler ceci : la vie prend tout son sens – et elle est aussi beaucoup plus amusante – quand vous la prenez en charge et vous lancez dans l’action. »