Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast intitulé « Se langager : pratiquer une communication efficace en couple ».
Dans un épisode précédent, j’ai analysé les « bloqueurs de communication » : Se langager : comment déjouer les bloqueurs de communication ?
Aujourd’hui, je vais rappeler ce qu’est une communication efficace en couple et surtout vous donner des conseils pour appliquer concrètement de petits changements pour de grands effets. ✨
Qu’appelle-t-on une « communication efficace en couple » ?
La communication est considérée comme efficace lorsque les propos de l’expéditeur sont entendus et compris par le récepteur sans interférence et mauvaise compréhension.
Ce qui est bien sûr seulement un idéal dont il faut s’approcher car, dans la réalité, ce n’est pas toujours simple de se faire comprendre sans mauvaise interprétation de nos propos.
C’est pourquoi, comme je le conseille depuis plusieurs épisodes : il vaut mieux pour améliorer votre relation de couple (et vos relations de façon générale d’ailleurs) s’engager à utiliser le langage de façon consciente et bienveillante.
Il s’agit d’avoir une pratique réflexive sur nos propos et d’essayer au maximum d’éviter tout ce qui peut perturber la communication.
Quels sont les principes d’une communication efficace en couple ?
Voici pour débuter quelques principes de base :
Engagez les conversations au moment opportun.
Pour communiquer dans une ambiance bienveillante et chaleureuse, vous devez faire attention au moment où vous engagez la conversation.
Ce doit être le bon moment pour vous mais aussi pour votre partenaire !
Le mieux est de le lui demander !
Soyez précise et objective
Souvent, quand nous faisons une remarque, cela fait plusieurs jours que des phrases (parfois même des reproches) tournent en boucle dans notre tête et nous avons une idée très claire de ce que nous avons à dire.
Mais la tournure de phrase que nous employons manque de clarté pour notre interlocuteur alors que, à nous, tout nous paraît limpide… c’est normal, nous y avons tellement réfléchi !
Du coup, faites bien attention à vos propos : même si votre observation sous-entend que quelque chose ne vous convient pas, plus elle sera objective et détaillée moins votre partenaire se sentira agressé et plus il se montrera enclin à répondre favorablement à votre demande.
Soyez au clair avec votre intention.
Que cherchez-vous avec votre prise de parole ?
Ayez en tête cette phrase :
Certains pensent que la communication bienveillante est une forme de manipulation.
Je crois surtout qu’il s’agit moins de manipulation que de manœuvrer finement.
En fait, tout dépend de votre intention.
Si votre intention est d’obtenir à tout prix que l’autre réponde à vos demandes alors oui, il s’agit de manipulation et vos demandes n’en sont pas, ce sont des exigences !
Si votre intention est de décrire ce que vous constatez et ce que vous ressentez puis de faire une demande à laquelle votre partenaire peut répondre favorablement ou pas sans que cela ne provoque chez vous de reproche alors ce n’est pas de la manipulation.
Nous pourrions dire que vous avez pris conscience d’une méthode pour obtenir plus souvent ce que vous souhaitez car vous savez comment ne pas braquer votre partenaire.
Ceci dit, il s’agit surtout d’un outil pour dire ce que vous pensez et ressentez de façon à ne pas créer de réticences ou d’opposition chez votre interlocuteur.
Faites attention à votre non verbal.
Prenez conscience que votre attitude et vos gestes peuvent venir parasiter le message que vous souhaitez faire passer.
Alors souriez et regardez votre partenaire.
N’élevez pas le son ! Je suis bien placée pour vous parler de ce problème car j’ai tendance, quand la conversation devient importante ou argumentative, à lever la voix.
Cela peut être gênant de lever le volume sonore sans raison : cela donne l’impression que l’on veut imposer son point de vue.
Ne mobilisez pas la conversation.
Soyez concise.
Demandez des feed-back : « Que penses-tu de ce que je te dis ? »
Sachez écouter votre interlocuteur.
Ne lui coupez pas la parole.
Pour rappel, voici des conseils : Se langager en couple : savoir bien écouter son partenaire
Petits changements pour une communication efficace en couple
Voici à présent des points importants à mettre en pratique (et qui ne sont pas si difficile à utiliser. 😉)
Éviter les mots négatifs ou « problématiques »
Se langager nous invite à ne plus utiliser les mots de façon routinière mais à devenir conscient des choix que nous faisons.
Ainsi, certains mots sont à bannir comme « nul, méchant, idiot… »
Même quand vous vous dites « oh mais quelle quiche !» sur un ton un peu humoristique, ce n’est pas bon pour vous alors pensez-y et traitez-vous comme votre meilleure amie !
L’objectif est d’éviter les mots qui ont une connotation négative.
« C’est difficile »/ « C’est compliqué » peut être remplacé par : « c’est challengeant pour l’instant, c’est un défi à relever ! »
À la place de « Courage !», utilisez plutôt : « Je sais que tu vas y arriver ! »
« C’est quoi le problème ? » peut être remplacé par « Qu’est-ce qui te challenge en ce moment ? »
À retenir : Il y a un problème avec le mot problème ! 😅
Différencier l’être et les comportements
« Tu es un menteur » définit la personne et semble suggérer que cela ne peut pas changer.
Il serait préférable de dire « Quand il t’arrive de mentir, je me sens profondément déçue. »
« Lorsque je me rends compte que tu me mens alors je suis déçue de ton comportement. »
Alors évitez de vous coincer vous-même dans des définitions « je suis comme çi », « je ne suis pas comme ça »…
Préférez les formules plus souples et moins définitives : « En ce moment, j’aime particulièrement… », « Pour l’instant, je ne suis pas hyper à l’aise avec la prise de parole en réunion. »
Prendre la responsabilité de nos propos
Nous disons trop souvent « il faut que tu… » alors qu’en fait, c’est nous qui cherchons à imposer un comportement à l’autre.
Alors, dites la vérité et faites-vous sujet de ce que vous dites tout en explicitant que c’est peut-être une erreur.
Ainsi, votre interlocuteur sait qu’il peut contester ou qu’il n’est pas obligé d’adhérer à votre argument : « J’aimerais que tu… », « D’après moi (et je peux me tromper), il serait sans doute préférable que tu… »
Apprenez à dire plus souvent : « Selon moi, … mais ce n’est que mon avis ! Et toi, qu’en penses-tu ? »
De même, ne dites plus « Tu me déçois », « Tu me fatigues », « Tu m’énerves » mais plutôt « Je suis déçue par ton comportement », « Je suis challengée par ton attitude » et « Je ressens de l’énervement ».
De plus, prendre la responsabilité de vos propos peut aussi vous encourager à prendre la responsabilité de la réussite ou de l’échec de la conversation.
👉 Si la conversation dégénère, partez du principe que ce sont vos paroles, votre ton ou votre attitude qui ont provoqué cette réaction chez votre interlocuteur.
Cela ne veut pas dire que c’est de votre « faute ».
Je sais bien que ce que je dis peut choquer car oui, c’est vrai vous n’êtes pas responsable de la réaction de votre partenaire face à vos paroles.
Mais en fait, assumer votre part de responsabilité vous permet de reprendre votre pouvoir d’action.
Je sais que parfois vous pensez que c’est l’autre qui s’est fâché, a élevé la voix… mais, je suis persuadée qu’il vaut mieux pour vous chercher d’abord dans votre discours ce qui a pu provoquer cette réaction.
En fait, c’est dans votre intérêt.
En effet, si le problème vient de l’autre et bien désolée mais vous ne pourrez rien y faire tant que votre compagnon ne veut pas changer.
Décrire sans juger
Le jugement est humain et souvent inconscient donc c’est normal d’en avoir.
En revanche, on peut faire en sorte que cela transparaisse pratiquement plus (ou en tout cas, de moins en moins) dans nos propos.
Soyez concret et formulez des observations objectives sans évaluation quand vous décrivez les faits.
Le but est d’être plus objectif dans la description des faits et donc d’éviter tous les termes qui portent un jugement.
« Tu regardes trop la TV : tu devrais l’éteindre et sortir. » résonne comme un reproche. « Cela fait 2h que tu es devant la TV. Aimerais-tu m’accompagner pour une promenade ? » a plus de chance de fonctionner.
« J’aimerais avoir une discussion mais tu es toujours occupé » : « Les trois dernières fois où je t’ai parlé de mon besoin de discuter, tu m’as répondu que tu n’étais pas libre. J’aimerais bien que tu trouves un moment libre pour que l’on dialogue. »
« Ne te mets pas en colère ! » : « Le fait que tu parles fort me met mal à l’aise pour poursuivre cette discussion. J’aimerais revenir à une discussion sereine si tu veux bien. »
L’observation la plus objective décrit ce que l’on voit avec du lexique sans terme qui pourrait montrer votre critique.
Éviter tout jugement et toute critique sous-entendue permet de ne pas brusquer l’autre ou de le placer en position défensive.
« J’en ai marre de tout ce bazar ! » : « Je me sens désappointée quand je vois les ciseaux qui ne sont plus à leur place et des chaussettes par terre alors qu’il y a une panière à linge sale. J’ai besoin de plus d’ordre afin de retrouver les objets que je cherche et me simplifier le quotidien. »
Être précis
« Je vais bien/mal » ne dit pas grand-chose en fait. Il y a une grande différence entre « je me sens chagrinée » et « je suis angoissée ».
Du coup, essayez de trouver le mot le plus proche de votre état d’esprit !
Nuancer nos propos
Évitez les généralisations abusives.
« Jamais » peut être remplacé par « jusqu’à maintenant ».
« Tout le monde » par « j’ai l’impression que beaucoup de personnes… » et là encore, vous pourriez approfondir « les gens que je côtoie ».
Ne pas donner à soi-même ni aux autres des obligations
Face à une obligation, notre cerveau réagit par l’opposition.
Nous avons donc tout à gagner à ne pas le brusquer (le nôtre et celui de nos partenaires de communication) et à ne pas chercher à imposer des actions.
Ainsi, vous pouvez faire des demandes mais ne les formulez pas comme s’il s’agissait d’exigences.
Remplacez « Il faut’ par « je choisis de…, je désire… »
« Je dois » par « je tiens à… »
« Je veux » par « j’aimerais bien, cela me ferait très plaisir. »
« Je veux que tu m’écoutes et me respectes » par « j’aimerais obtenir davantage d’écoute et de respect ».
Conclusion : mettre en pratique une communication efficace en couple
Vous le constatez, nous avons tendance à utiliser pas mal de procédés de communication qui bloquent les interactions.
Le mieux est sans doute d’appliquer ce conseil :
Pour savoir comment mettre en pratique concrètement les conseils, abonnez-vous !
C’est un excellent article sur l’importance de la communication efficace dans un couple.
…Vous avez très bien expliqué comment des petits changements dans notre manière de communiquer peuvent avoir de grands effets. J’apprécie particulièrement les conseils pratiques pour engager des conversations au bon moment et utiliser un langage bienveillant.
Une communication saine est vraiment la clé d’une relation réussie. Merci pour ces précieux conseils !
Merci pour ce commentaire !
Merci pour ces conseils; je retrouve beaucoup de similitudes avec la CNV ! Et tu as raison de le souligner, il n’y pas de problème, que des solutions 😉 Cependant, comment faire quand notre conjoint refuse de s’exprimer sur ses attentes et ses sentiments ?
Tu as raison, il y a des liens avec la CNV car je suis des formations.
Je ne peux pas donner de conseils sur la façon de réagir face à un conjoint qui refuse de s’exprimer sur ses attentes et ses sentiments car je ne connais pas le contexte. Ceci dit, voici ce que je peux partager de ma propre expérience : comment sais-tu qu’il « refuse » ? Est-ce possible qu’en fait, il ne sache pas bien quels sont ses attentes et ses sentiments et que ce ne soit pas simplement une question de les dire ou pas ?
En général, quand je vois un blocage relationnel, je me demande avant tout si ma perception de la situation pourrait être différente si je me plaçais sous un autre angle que le mien…
Il se peut aussi que la personne dont tu parles refuse de partager ses attentes et ses sentiments sur une question en particulier et, dans ce cas, ce que je ferai, c’est de questionner sur le but.
« Je vois que tu ne souhaites pas parler de ce que tu attends de la situation et de ce que tu ressens, et en effet, cela peut se comprendre. J’aimerais bien savoir comment tu envisages la suite de notre relation au sujet des conversations que nous aurons à l’avenir de façon générale ? »
Je pense que le plus important est de ne pas en faire le reproche à l’autre mais de l’amener habilement à discuter et à s’ouvrir peu à peu…
Merci pour tout ces excellents conseils! La communication n’est pas mon fort mais j’apprends petit à petit à m’améliorer grâce à des articles comme celui-ci!
Merci pour ce commentaire ! Petit pas après petit pas, on progresse.
J’ai adoré cet article, qui tombe à pic ! Surtout la fin de l’article avec des exemples concrets.
J’essaye de l’intégrer dans ma façon de parler mais ce n’est pas simple… surtout quand on a pris la mauvaise habitude de vouloir « piquer » l’autre pour le faire réagir quand on le voit ne pas s’exprimer. Mais avec le temps j’ai compris que ça ne faisait qu’empirer les choses, donc je tente de nouvelles approches 🙂
Après ça reste toujours dur de changer ses « tics » de langage comme le « il faut que », que j’utilise bien trop souvent encore 🙈
C’est un chemin. Pour moi aussi, c’est challengeant et les habitudes de langage ont la vie dure ! L’important est d’avoir conscience de ce que nous disons pour évoluer vers davantage de neutralité ou de bienveillance.
Merci Sara pour ton article sur la communication efficace en couple.
J’ai trouvé tes conseils très pertinents, surtout l’importance de l’écoute active et de l’expression des besoins sans jugement. Ces techniques vont m’aider à améliorer ma communication avec mon mari et à renforcer notre relation.
Ta clarté et tes exemples concrets rendent le sujet accessible et applicable au quotidien.
À bientôt et au plaisir d’échanger de nouveau ensemble. 🌷
Merci pour ce commentaire !