Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast qui s’intitule aujourd’hui : « Se langager en couple : savoir bien écouter son partenaire ».

Jaquette de l'épisode 112 : savoir bien écouter son partenaire

Je poursuis la série « se langager » avec une compétence que l’on oublie beaucoup trop en communication : l’écoute.

En effet, dans une discussion, il y a des échanges donc des moments où nous sommes émetteur du message et d’autres instants, lors desquels nous sommes récepteurs.

C’est donc une composante essentielle de la communication et si nous voulons véritablement être capable de « se langager », nous avons besoin de pratiquer une écoute consciente et bienveillante.

Du coup, dans cet épisode, je vous explique ce qu’est selon moi une « bonne écoute » et surtout comment faire pour la mettre en pratique concrètement avec comme d’habitude de nombreux exemples.

De plus, je vous montrerai comment vérifier que vous êtes bien écoutée par votre interlocuteur et même comment l’inciter (sans en avoir l’air 😊) à mieux vous écouter.

Bien écouter son partenaire, ça veut dire quoi ?

Bien écouter, c’est écouter vraiment.

J’ai envie de dire : c’est écouter et ne faire que cela.

C’est-à-dire ne pas être en train de préparer sa prochaine réplique, ni être en mode jugement et réflexion dans sa tête…

Oui, oui, vous voyez très bien ce que je veux dire… c’est humain de le faire ! 🤷‍♀️

Pas d’auto-flagellation…

Voyons plutôt comment s’améliorer !

Bien écouter son partenaire pour comprendre et non pour répondre

La base d’une bonne écoute : ne pas interrompre.

Et croyez-moi, je suis bien placée pour savoir que ce n’est pas toujours évident selon les propos de votre interlocuteur.

C’est pourtant une condition sine qua non.

Interrompre est une violence verbale qui n’a par conséquent pas sa place dans la communication consciente et bienveillante.

Du coup, n’ayez pas peur des silences.

Ce sont de très bons indicateurs que votre interlocuteur a terminé sa réplique et que c’est à vous de parler.

Être présent à la discussion signifie aussi regarder l’interlocuteur sans distraction externe (téléphone, TV…), ni interne (être dans ses propres pensées).

Dans un dialogue, bien écouter l'autre est primordiale.

Bien écouter son partenaire : pratiquer l’écoute active

Qu’est-ce que l’écoute active ?

Cette technique, introduite par Carl Rogers en psychothérapie, consiste pour celui qui écoute à reformuler ce qu’il entend sans jugement et sans conseil.

On montre à son interlocuteur que l’on s’intéresse vraiment à ce qu’il dit, que l’on est concentré sur lui et ses propos grâce à des signes d’écoute.

Cette attitude participe à la création d’un climat de confiance pour votre interlocuteur.

Qu’est-ce que l’on ne fait pas ?

Pas de conseil à deux balles (si l’autre n’en demande pas explicitement) : « Si j’étais toi, je… »

Pas de tirage de couverture à soi : « Cela me rappelle quand je… », « Moi aussi, il m’est arrivé de… », « Il m’est arrivé encore pire !»

Pas de compassion, pas d’enfonçage de clou : « Oh mon pauvre, cela doit être difficile à supporter ! », « Je suis tellement triste pour toi ! ».

Pas de moralisation : « Tu devrais en profiter pour te ressourcer, pour grandir, devenir meilleur… »

Pas de consolation infantilisante : « Allez, ça va passer ! »

Alors du coup, on fait quoi ?

On écoute attentivement sans forcément se sentir obligé de répondre quelque chose.

Dans un dialogue, se taire est parfois plus important que parler.

En effet, pour être pleinement présent au message de l’interlocuteur, nous ne devons pas être dans notre tête à préparer la réponse ou pire un conseil.

On peut simplement de temps en temps :

  • Dire “mmmmh”, “ok”, “je comprends”, « D’accord »
  • Hocher de la tête
  • Demander de poursuivre : “Dis-m’en plus”, “Explique-moi car pour l’instant, c’est un peu flou.”
  • Reprendre les derniers mots de votre interlocuteur et demander une précision : “Ton compagnon rentre trop tard. C’est à partir de quelle heure pour toi trop tard ?

Cela suffit bien souvent car notre interlocuteur a surtout envie de parler et d’être entendu par une autre personne pour avancer dans ses propres réflexions.

Une pratique plutôt qu’une technique

L’« écoute active » va à l’encontre de notre façon habituelle de converser avec un ping pong de répliques.

Cela implique de prendre le temps d’écouter puis de formuler une réplique adéquate.

Et je n’ai pas dit « réponse » car l’on peut tout à fait écouter et intervenir simplement pour montrer que l’on écoute sans forcément dire des choses en plus. Dans ce type d’écoute, nos propos visent plus à résumer ce qui vient d’être dit.

Du coup, si vous sentez que c’est opportun, vous pouvez reformuler en utilisant les expressions entendues (mais pas trop souvent quand même car cela perd en spontanéité si vous le faites trop).

Cela peut être fait sans l’expliciter ou en l’explicitant :

« Puis-je résumer brièvement ce que j’ai compris et tu me dis si c’est juste ? »

« Dis-moi si cela convient de dire que tu te sens… parce que… »

Écouter encore plus profondément

Écouter avec empathie signifie entendre ce que dit l’autre mais aussi ce qu’il ne dit pas explicitement : c’est comprendre les sentiments et les besoins exprimés par son interlocuteur.

Parfois, il faut essayer de comprendre, derrière les mots, la réalité vécue par l’autre et dont il n’a peut-être pas encore conscience. Il faut l’aider à se comprendre en quelque sorte grâce à notre reprise de ses mots.

Si vous vous en sentez capable, vous pouvez tenter d’accompagner votre interlocuteur à comprendre ses sentiments et ses besoins.

« Ce que tu me dis, c’est que tu te sens… parce que tu as besoin de… »

Le fait de reprendre exactement ses propos lui permet de se rendre compte de ce qu’il a dit et de l’intégrer.

L’écoute dont le but est de maintenir le lien en gardant à l’esprit que nous devons juste être présent à l’autre permet de supprimer les envies de jugement et de critique.

Bien s'écouter est crucial dans un couple.

Bien écouter son partenaire pour comprendre au-delà des mots

Bien écouter, c’est aussi comprendre que derrière ce que dit l’autre, il y a ses blessures, ses peurs, ses besoins… qui parlent.

C’est pourquoi je vous invite à bien comprendre la notion de prise de distance : les paroles de l’autre semblent vous être adressées, c’est vrai ; cependant, elles ne parlent pas de vous mais de votre partenaire.

Je sais qu’il n’est pas toujours simple de ne pas se sentir visée, blessée, agressée… par certains propos mais si vous réussissez à pratiquer cette étape décisive, vous constaterez automatiquement une amélioration de vos discussions car vous ne pratiquerez plus les schémas d’opposition à une attaque : le retrait (la fuite), la défense (défensive) ou l’attaque (l’agression en retour).

J’ai abordé cette thématique dans cet épisode : Déjouer les bloqueurs de communication

Écouter l’autre quand on n’est pas d’accord

D’ailleurs, faites bien attention : bien écouter votre partenaire ne signifie pas forcément être d’accord avec lui.

Je peux tout à fait écouter pour comprendre les arguments de l’autre, lui laisser la place pour exposer ses pensées, puis, dans un deuxième temps, lui dire que je ne suis pas d’accord avec lui.

Ou pas.

En effet, ce n’est pas une obligation de dire ce que vous pensez !

Du coup, être en désaccord ne signifie nullement couper l’autre et lui asséner nos arguments.

Dans une discussion de couple, avant de parler, il faut bien écouter son partenaire.

Faire preuve d’empathie

Faire preuve d’empathie et de compréhension nous pousse à être plus attentive à ce que dit vraiment l’autre de ses besoins et de ses blessures à travers les mots, certes maladroits, qu’il utilise.

En fait, cette façon d’écouter l’autre, avec son cœur plutôt que sa tête, nous conduit à privilégier la relation et le lien plutôt que de chercher à avoir raison, à se défendre, à gagner…

D’ailleurs, pensez bien que nous ne sommes jamais touchées par les actions des autres mais uniquement par notre interprétation des actions.

Ainsi nous choisissons notre réaction.

Bon, il est vrai qu’avant de prendre conscience de cet état de fait, nous subissons notre réaction intérieure d’hostilité.

Il n’est pas toujours simple de contenir ce premier réflexe qui est de répliquer à ce que nous considérons comme une attaque.

Mais à partir du moment où vous constatez que vous êtes libre de votre réaction alors vous pouvez en faire une opportunité pour être empathique envers votre partenaire et mieux comprendre vos propres besoins non satisfaits.

Les propos de votre partenaire ont été le déclencheur mais en aucun cas, la cause de votre sentiment.

Vous avez le choix de votre réaction face à n’importe quel propos :

– Vous sentir visée ou en faute, puis culpabiliser. Dans ce cas, nous acceptons que le jugement de l’autre nous touche et nous fasse souffrir.

– vous détacher et vous dire que le propos ne vous vise pas personnellement mais parle davantage des besoins non satisfaits de votre interlocuteur.

Vérifier que l’on est bien écouté et bien compris par son partenaire

Quand on s’adresse à quelqu’un, on a envie d’être entendue et comprise.

Mais force est de constater que ce n’est pas toujours le cas même si nous parlons la même langue !

Rien de tel que de montrer l’exemple

Si vous souhaitez être écoutée et comprise, mettez en place les conseils donnés dans la 1ère partie de cet épisode. 😉

Montrez notamment l’exemple en reformulant les propos de votre partenaire et en demandant si vous avez bien compris.

Poser des questions

Vous souhaitez être certaine que ce que vous dites est compris ?

Alors demandez-lui de temps en temps (quand c’est important) s’il a bien compris, si vos propos étaient clairs et si vous sentez que c’est possible, incitez-le à reformuler ce que vous venez de lui dire.

Attention, cela peut être un peu infantilisant donc à faire avec parcimonie.

Ma technique secrète

J’ai un secret à l’effet incroyable pour une meilleure communication avec votre partenaire.

Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose de cet épisode, que ce soit celle-là.

Pourtant, je sais que cela ne va pas vous plaire mais faites-moi confiance !

Quand votre partenaire ne vous comprend pas ou se ferme à la discussion, ou manifestement n’a pas (selon vous) compris l’importance de ce que vous venez de lui dire puisqu’il ne change rien dans son comportement, demandez-vous comment vous pourriez le lui dire dans sa façon à lui de communiquez.

Oui, je sais ce que vous allez me répondre, : « Quoi ? C’est encore moi qui dois faire tous les efforts ! En plus, je dois répéter ce que je viens de lui dire mais autrement ! »

Vous avez raison.

Cependant, prendre la responsabilité d’un échec, c’est aussi se donner le pouvoir de changer la relation.

Si l’autre ne répond pas favorablement, c’est parfois parce que la demande n’est pas claire et suffisamment explicite.

Arrêter de croire que si vous perdez alors l’autre gagne.

Sortir du MOI MOI MOI et penser davantage NOUS vous fera gagner tous les deux.

Alors quand il y a un blocage dans la communication, demandez-vous :

  • Comment l’autre a besoin d’entendre ce que j’ai à dire pour l’entendre vraiment ?
  • De quoi mon partenaire a-t-il besoin pour bien entendre le message ?
  • Comment puis-je dire ce que j’ai à dire de façon à ce que mon partenaire soit dans des bonnes dispositions pour l’entendre et le comprendre ?
Savoir écouter son partenaire pour davantage de bonheur en couple.

Savoir bien écouter son partenaire : que retenir ?

Nous croyons bien trop souvent que nous sommes capables de bien écouter mais ce n’est pas toujours vrai. 🤷‍♀️

En effet, il ne suffit pas de se taire pour être à l’écoute !

Mais c’est un 1er pas tout de même ! 😊

Ainsi, Thomas d’Ansembourg, dans son ouvrage intitulé Notre façon d’être au monde fait-elle sens et envie pour les jeunes ? affirme :

“L’empathie, c’est la fermer et ne rien faire, juste comprendre ce que l’autre vit derrière ce qu’il dit.”

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