Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast qui s’intitule aujourd’hui : « Dire « non » en couple sans créer de conflits »

Beaucoup d’entre nous avons du mal à assumer un refus franc dans notre relation amoureuse.

Il est pourtant primordial de savoir dire non quand nous pensons non afin de respecter nos besoins et nos envies, surtout en couple où les enjeux touchent à l’intime.

Dans cet épisode, je vous propose d’apprendre à opposer un refus à votre partenaire de manière appropriée, constructive et respectueuse sans porter atteinte à votre union.

Remarque importante :

Tout au long de cet article, je vous propose des réponses pour exprimer votre opinion sans offenser votre conjoint.

Ce ne sont que des exemples.

Pensez bien à d’utiliser ces phrases avec délicatesse et prévenance, en gardant à l’esprit que chaque personne a sa propre sensibilité.

Chaque relation est unique et il est important d’adapter ces stratégies en fonction de votre dynamique de couple.

Dire non en couple : les stratégies de base

Voici les principales stratégies pour exprimer votre refus sans créer de conflits dans votre relation amoureuse.

Adopter une communication adéquate et respectueuse

Choisissez un lexique bienveillant et évitez les phrases accusatrices.

Exprimez votre refus de manière calme et posée.

Soyez sans ambiguïté.

Expliquez votre refus de façon claire et concise, en évitant d’envoyer des messages équivoques.

Prendre le temps d’écouter votre partenaire

Soyez empathique.

Laissez votre partenaire expliquer ce qu’il souhaite sans l’interrompre et soyez attentive aux sentiments et aux besoins qu’il exprime.

Développez ce que l’on nomme une « écoute active » ponctué de « oui/d’accord/je comprends/j’entends bien… ».

Prouvez-lui que vous comprenez son point de vue et que vous le respectez, même si vous ne pouvez pas répondre favorablement à sa demande.

Ne le blâmez pas de la situation. Ne le critiquez pas. Restez centrée sur vos propres sentiments et besoins, en évitant de porter des jugements négatifs.

Montrer votre ouverture d’esprit

Offrez une alternative.

Si possible, proposez une solution de rechange ou un compromis qui pourrait vous satisfaire tous les deux.

Incitez-le à trouver une solution mutuellement acceptable.

En tout cas, restez ouverte à la discussion.

Après avoir exprimé votre refus, soyez disponible pour discuter de la situation.

Mais ne changez pas d’avis si vous n’en avez pas envie !

Rassurer votre partenaire

Réaffirmez votre affection et votre engagement dans la relation : votre refus n’est pas une indication de votre manque d’amour envers lui.

Prenez le temps de réfléchir : si vous n’êtes pas sûre de votre réponse, donnez-vous le temps avant de donner votre réponse définitive.

Cela permettra à votre partenaire de voir que vous prenez sa proposition au sérieux.

Pourquoi dire non en couple est-il parfois difficile ?

Il peut y avoir plusieurs raisons pour lesquelles répondre négativement à notre partenaire amoureux nous pose problème.

Les comprendre nous permettra ensuite de mieux les contourner.

Le sentiment de culpabilité

Ce sentiment de culpabilité provient d’injonctions de la société ou de loyautés envers notre famille.

• Sois gentille !
• Ne sois pas égoïste !
• Fais plaisir !

Du coup, notre refus résonne comme si nous ne prenions pas suffisamment soin des autres.

Nous culpabilisons (à tort) de nous faire passer en priorité car la société valorise l’altruisme.

De plus, si la générosité est une de nos valeurs fortes alors nous percevons notre incohérence et cette contradiction nous perturbe.

On dit souvent que dire non à l’autre, c’est se dire oui à soi.

Mais je pense que parfois dire non à l’autre, c’est aussi être capable de dire non à une partie de nous qui est liée au regard des autres ou à ce que nous souhaitons que les autres pensent de nous.

C’est pourquoi il vaut mieux tenter de comprendre pourquoi nous éprouvons des difficultés à dire non pour mieux gérer ce qui nous bloque.

La peur des conflits

Nous n’apprécions pas de nous retrouver dans une situation inconfortable et préférons taire nos réelles envies.

Nous craignons de provoquer des tensions dans notre couple et nous voulons à tout prix éviter les conflits.

Cette peur du conflit découle souvent de la croyance erronée qu’être un couple heureux signifie ne pas connaître d’oppositions ou de querelles.

Si vous avez besoin de faire le point pour comprendre que le conflit peut être une opportunité pour un couple, je vous conseille cet article : Il y a beaucoup de conflits dans mon couple, est-ce mauvais signe ? 

Le besoin d’approbation

On se dit que ce sera donnant/donnant.

Autrement dit , nous croyons que si nous disons oui aujourd’hui à la demande de notre partenaire alors il dira oui lui aussi à notre prochaine requête.

Du coup, répondre négativement nous met mal à l’aise car nous prenons le risque que l’autre fasse comme nous la prochaine fois.

Parfois aussi, nous avons besoin que l’autre se dise que nous sommes parfaite et que nous sommes facile à vivre.

Dans ce cas, nous pensons que pour plaire, il faut satisfaire les demandes de l’autre.

La peur du rejet

Notre peur de perdre l’autre prend le dessus sur notre raison.

Là aussi, il s’agit d’une croyance : nous pensons que l’autre peut nous quitter car nous ne correspondons pas à ce qu’il souhaite ou attend de nous.

L’indécision

Parfois, la demande de l’autre peut nous mettre mal à l’aise.

Nous sentons que ce n’est pas oui mais avons du mal à comprendre pourquoi.

Cette confusion peut être le résultat de la surprise face à la requête de l’autre.

Mais il peut aussi s’agir d’un désalignement entre nos propres besoins, nos limites personnelles et les attentes de l’autre.

Dire non en couple en retardant la réponse : mes premières solutions

Voici déjà des conseils et des propositions de phrases pour contourner votre difficulté à dire « non » à votre partenaire.

Accueillir les émotions et ce qui se passe en vous

Dans un premier temps, on ne le dira jamais assez, accueillez toutes vos émotions car elles sont toujours pertinentes et légitimes.

Elles vont vous aider à comprendre une partie de vous à laquelle vous n’aviez pour l’instant jamais réfléchi.

« Je suis surprise de ta demande et j’avoue je n’y avais encore jamais pensé. J’ai besoin d’y réfléchir avant de te répondre. »

« Je me sens décontenancée par ta question. Je ne me sens pas à l’aise. Du coup, je préfère ne pas te répondre tout de suite. Nous en reparlerons plus tard.»

« Je comprends que tu veuilles ça, mais malheureusement, ce n’est pas possible pour moi en ce moment. Je ne me sens pas prête. Par contre, je veux bien en rediscuter dans quelques temps. »

Ne plus se sentir coupable de refuser

Prenez le temps de ressentir cette culpabilité.

• Que vous dit-elle sur vous ?
• Qui parle en vous ? Votre famille ? La société ?
• Quelle croyance est en train de vous titiller ?
• De quoi avez-vous peur ? Pensez-vous au regard des autres sur votre décision ?
• Quelle partie de vous dit oui et quelle autre partie a envie de dire non ?

« Je ne sais pas encore quelle décision prendre. Est-ce possible d’en reparler demain ? »

Apprendre à aimer les conflits

Je sais que cela peut paraître paradoxal mais je crois que nous gagnerions (et moi la première) à ne plus détester les conflits.

Souvent, on vous explique comment mieux « gérer » les conflits mais je crois qu’il faut aller encore plus loin.

Le conflit est source de connaissance de l’autre et de soi ; il est le terreau d’apprentissages importants pour votre bien-être en couple.

Il n’est pas agréable.

Il met mal à l’aise.

Il stresse.

C’est vrai.

Mais nous pouvons aussi le regarder autrement et y voir une chance de mieux se connaître l’un l’autre et de dire ce que nous avons sur le cœur.

Les techniques de gestion saines des conflits permettent de chercher des compromis et de savoir pratiquer l’écoute active.

Et je sais très bien que cela ne se fait pas du jour au lendemain.

« Je comprends/j’entends ta demande mais pour l’instant, cela ne me semble pas le bon moment pour moi. Cependant, je veux bien en reparler dans quelques jours pour mettre les choses à plat. Ce que je ne veux pas en revanche, c’est que cela provoque une discussion animée. Je souhaiterais pouvoir échanger calmement nos différends chacun notre tour en écoutant tous les arguments. Qu’en penses-tu ?»

Tordre le cou à notre besoin d’approbation

Vous devez vous approuver vous-même.

Ce n’est pas aux autres d’approuver ce que vous choisissez de vivre.

Si c’est bon pour vous, c’est bon pour vous. Point !

« Je ne suis pas d’accord avec toi sur ce point mais par contre, je te rejoins sur… ».

« Nous sommes d’accord que nous ne sommes pas d’accord, c’est un point commun ! »

L’humour est un excellent moyen de détendre l’atmosphère quand nous devons tenir des propos qui peuvent fâcher.

Agir malgré la peur du rejet

Cette peur risque bien d’être toujours présente.

Être en couple, c’est prendre le risque d’une séparation.

Alors on fait quoi ?

On la regarde bien en face cette peur du rejet et on comprend qu’elle n’est qu’une projection vers un éventuel futur.

À quoi sert de se poser des questions sur quelque chose qui n’est pas encore là et qui peut-être n’adviendra pas ?

« Je sais que ce que je vais te dire pourrait te fâcher mais je pense que tu es bien plus intelligent que cela. »

« Je sais que ma prochaine remarque pourrait te contrarier, mais je crois sincèrement tu es capable de prendre une décision bienveillante et réfléchie. »

« Je comprendrais que cela puisse te vexer, mais je crois en ta capacité à prendre du recul sur ce que je vais t’annoncer. »

« Je comprends que tu souhaites cela, mais pour des raisons personnelles, je ne peux pas te le donner. J’espère que tu comprends. »

Accepter son indécision

Le mieux est d’abord de reconnaître que nous avons le droit de ressentir ce malaise et de prendre le temps nécessaire pour explorer nos sentiments.

Vous devez donc demander du temps pour répondre :

« J’avoue, je suis surprise par cette demande et je ne sais pas quoi te répondre. Je préfère y réfléchir. Note que ce n’est pas un « non » catégorique mais j’ai besoin de temps. »

« Je suis indécise. Quelque chose me gêne mais je ne sais pas encore quoi exactement. Peux-tu m’en dire davantage sur ce que tu veux exactement ? »

Ensuite, il convient de se poser les bonnes questions pour s’écouter profondément et comprendre notre réticence :

• Qu’est-ce qui est important pour moi ?
• Qu’est-ce que je veux vraiment ?
• Quelles sont mes hésitations ?

Apprendre à dire non : Travailler sur soi

Dire non à son partenaire n’est pas si facile et peut même être parfois un véritable défi.

C’est pourquoi dans cette partie j’aimerais approfondir les stratégies possibles par une introspection plus personnelle.

Analyser votre passé

Répertoriez les fois où vous n’avez pas dit non alors que vous en aviez envie et/ou besoin, et cherchez les raisons de votre consentement forcé :

• Qu’est-ce qui s’est joué en vous ? Avez-vous répondu trop rapidement ? Sans réfléchir suffisamment ? Vous êtes-vous sentie obligée ?
• Est-ce une obligation que vous vous êtes donnée par rapport aux regards des autres, aux jugements sociétaux ou seulement par rapport à votre conjoint ?
• Est-ce parce qu’il aurait fallu selon vous dire non bien avant ?

Prendre conscience des motifs qui ont guidé votre assentiment vous permettra d’agir plus en adéquation avec vos envies réelles.

Mais encore faut-il connaître ses besoins !

Déterminer vos besoins

Avant d’accepter ou de refuser une demande, prenez le temps de vous écouter et de comprendre vos propres besoins, vos limites et vos valeurs.

Cela vous aidera à vous sentir plus confiante lorsque vous exprimerez votre refus.

« Je comprends l’importance de cette proposition pour toi, mais après réflexion, je ne pense pas que ce soit le bon choix pour moi. En effet, cela ne correspond pas à mes objectifs et aspirations actuels. »

« J’ai pris le temps de bien réfléchir à ta proposition, mais j’ai finalement décidé de la décliner. Je crois que c’est ce qui me convient le mieux. »

« J’ai pris en considération tous les aspects de ta demande, mais après une réflexion approfondie, j’ai décidé de dire non. J’espère que tu comprends ma décision. »

Mieux communiquer : dire non avec respect

Cultiver une approche respectueuse du dialogue.

Exprimez-vous de manière ouverte et honnête envers votre partenaire.

Restez assertive en exprimant vos pensées et vos sentiments de manière claire et directe.

Évitez les termes accusateurs ou critiques.

Expliquez pourquoi vous dites non et comment cela s’aligne avec vos besoins personnels.

Évitez cependant de vous justifier excessivement.

Ne vous excusez pas de dire non, mais soyez aimable et ferme dans votre réponse.

Soulignez que vous souhaitez parvenir à une compréhension mutuelle et trouver des solutions qui respectent à la fois vos besoins et ceux de votre conjoint.

L’objectif est que votre refus ne doit pas apparaître comme un rejet total de la proposition de votre partenaire. C’est un art subtil mais c’est possible ! 😊

« Je ne suis pas à l’aise avec cette idée. Peut-être pourrions-nous trouver une alternative qui nous convienne à tous les deux ? En tout cas, c’est ce que je souhaite. »

« Je respecte ton opinion, mais je ne suis pas d’accord. »

« Je sais que cela te tient à cœur, mais ce n’est pas ce que je veux. Est-ce que nous pourrions explorer ensemble d’autres options ? »

Chercher le compromis

Le mieux est toujours de trouver une solution gagnant/gagnant c’est-à-dire un compromis qui satisfait les deux.

Vous devez alors trouver une façon de dire non pour la totalité mais je fais un pas vers toi car je te propose autre chose.

Restez ouverte à la discussion, à un échange d’alternatives qui répondent aux besoins des deux.

La discussion doit permettre à chacun d’exposer clairement son point de vue et ses besoins dans le respect et la bienveillance.

Essayez de comprendre la position de votre partenaire comme vous aimeriez qu’il le fasse pour vous.

Identifiez les zones de convergences possibles.

Recherchez une solution créative et restez flexible aux éventuels ajustements à faire.

Mais attention, vous ne devez à aucun moment vous sentir forcée ou contrainte à quoi que ce soit !

« Je suis prête à faire une concession et à accepter… Cependant, j’ai besoin d’étapes pour me sentir à l’aise. »

« Je ne suis pas à l’aise pour tout ce que tu me proposes mais je veux bien essayer car au fond, je ne peux pas savoir puisque je n’ai jamais essayé mais je veux être rassurée sur le fait que si je dis stop, mon refus d’aller plus loin sera respecté. »

Conclusion

Dire non à son partenaire peut être un exercice délicat, car on veut préserver l’harmonie et éviter de le blesser ou de créer des tensions.

Cependant, il est crucial d’y parvenir pour instaurer le respect dans lequel nous désirons vivre.

Il s’agit de trouver l’équilibre entre nos propres limites et les aspirations de l’autre pour établir des limites saines et maintenir une relation harmonieuse.

J’espère que cet article vous aura permis de prendre confiance en vous pour construire vos réponses personnelles qui respectent vos besoins et vos valeurs tout en préservant la connexion émotionnelle avec votre partenaire.