Voici l’épisode spécial citations III intitulé « Et ils vécurent heureux… en couple ou séparés ».

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Bienvenue dans cet épisode spécial citation III dans lequel nous allons parler d’amour puisque nous approchons de la Saint-Valentin et que j’offre aux abonnés du blog Tout vous Réussit un « bonus spécial 14 février » avec des conseils, des astuces, des citations, des histoires… pour réfléchir à l’amour, que l’on soit célibataire ou en couple, mais aussi pour préparer la soirée de la Saint-Valentin quelle que soit sa situation…

Avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit aparté pour expliquer quel est mon process quand je prépare un épisode spécial pour le 1er vendredi de chaque mois.

Je commence toujours par chercher des citations sur le thème prévu puis j’en sélectionne quelques-unes sur lesquelles j’ai envie de m’appuyer pour construire le déroulé de l’épisode c’est-à-dire une sorte de plan.

Mais cette fois, je ne sais pas si c’est dû au fait que je suis un peu désabusée sur la thématique de l’amour mais les citations trouvées ne m’ont pas inspirée un plan à proprement parler.

J’essaie de me trouver une excuse pour dire que cet épisode sera décousu 😊.

Bien sûr, il y a de belles citations (Bon, il y en a aussi un grand nombre totalement gnangnan et mièvres à souhait que j’ai cherché à éviter).

Par exemple, celle-ci d’Alfred de Musset :

« Je ne sais où va mon chemin mais je marche mieux quand ma main serre la tienne. »

Bon, soit… comme on dit « no comment ».

Même Victor Hugo :

« Il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un. »

« Aimer, c’est savoir dire je t’aime sans parler. »

Ne m’envoyez pas de mails incendiaires pour me demander comment j’ose critiquer Musset ou Victor Hugo, c’est juste que ces phrases me laissent sans voix mais pas dans le sens laudatif du terme.

Parmi celles qui m’ont plu, il y a cette phrase du Dalaï-Lama qui débute mal (selon moi) mais j’aime l’idée de la dernière partie.

« Donnez à ceux que vous aimez des ailes pour voler, des racines pour revenir, et des raisons de rester. »

Bon, les ailes et les racines, bof ; en revanche, je trouve très juste qu’aimer, ce n’est pas être toujours à 100% investi dans le couple, et même amoureux consciemment chaque jour. C’est au contraire, me semble-t-il, s’éloigner, pas forcément consciemment, ni physiquement mais c’est prendre une distance par le fait même du quotidien, de notre vie sociale ou professionnelle, qui nous occupe l’esprit et le temps. Et parfois, au bénéfice d’une promenade, d’une soirée spéciale, d’un petit rien comme s’effleurer la main quand on regarde un film… tout d’un coup, on reprend conscience de l’amour qui nous anime, de la chance que l’on a d’être avec cette personne.

D’ailleurs, je trouve que réfléchir à son couple en se disant, je veux donner à l’autre des raisons de rester (et non de ne pas partir), cela change la perspective.

Quand j’ai lu pour la première fois la citation du Dalai-Lama, j’ai écrit dans mon journal intime : aimer, c’est donner à l’autre des raisons de revenir. Pas de revenir après une séparation. Revenir consciemment dans l’amour échangé et je trouve cela assez juste.

Comme au niveau citation, j’étais un peu déçue, je me suis tournée vers la poésie.

Et là, surprise, je me suis rendu compte que mon top 3 des vers que j’apprécie le plus parlent tous d’amour…

Débutons par le numéro 3, un poème que je vais lire en entier car sinon cela n’a pas de sens, mais que je ne vais pas commenter.

Rose au bois

Je ne songeais pas à Rose ;

Rose au bois vint avec moi ;

Nous parlions de quelque chose,

Mais je ne sais plus de quoi.

J’étais froid comme les marbres ;

Je marchais à pas distraits ;

Je parlais des fleurs, des arbres ;

Son œil semblait dire : après ?

La rosée offrait ses perles,

Le taillis ses parasols

J’allais ; j’écoutais les merles,

Et Rose les rossignols.

Moi, seize ans et l’air morose.

Elle vingt ; ses yeux brillaient.

Les rossignols chantaient Rose

Et les merles me sifflaient.

Rose, droite sur ses hanches,

Leva son beau bras tremblant

Pour prendre une mûre aux branches ;

Je ne vis pas son bras blanc.

Une eau courait, fraîche et creuse,

Sur les mousses de velours ;

Et la nature amoureuse

Dormait dans les grands bois sourds.

Rose défit sa chaussure,

Et mit, d’un air ingénu,

Son petit pied dans l’eau pure

Je ne vis pas son pied nu.

Je ne savais que lui dire ;

Je la suivais dans le bois,

La voyant parfois sourire

Et soupirer quelquefois.

Je ne vis qu’elle était belle

Qu’en sortant des grands bois sourds.

-Soit ; n’y pensons plus ! dit-elle.

Depuis, j’y pense toujours.

Victor Hugo, Les comtemplations.

Je ne vais pas commenter car il n’y a pas besoin.

Passons à mon top 2.

La Courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul ELUARD, Capitale de la douleur, (1926)

Là non plus bien évidemment il n’y a pas besoin de commenter. En revanche, moi, j’ai envie.

Bien sûr le vers qui me plait le plus est le premier et cette image incroyable « La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur »

Je trouve magnifique d’aimer au point de dire à celle qu’on aime que sa vie a débuté en quelque sorte au moment où il l’a rencontrée. Et en même temps, c’est terriblement… je ne trouve même pas le mot pour exprimer clairement ce que je ressens, cela signifie-t-il que la vie sans l’autre n’est pas possible ? C’est à la fois une magnifique déclaration mais je ne peux m’empêcher de me dire que je ne dirai cela à personne.

« Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu

C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. »

Car cela voudrait dire qu’avant la rencontre, rien n’avait d’importance, que je ne suis rien sans cette personne.

Même en couple, j’existe en dehors de la relation

Nous voici au top 1 avec Lamartine :

Le livre de la vie est le livre suprême. Qu’on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix ; Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois. Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même ; On voudrait revenir à la page où l’on aime. Et la page où l’on meurt est déjà sous vos doigts.

Ah « la page où l’on aime » qu’il ferait bon y revenir.

Mais en fait, la page où l’on aime ne devrait-elle pas être celle de tous les jours ? Celle que l’on a donc toujours sous les doigts jusqu’à la fin d’abord parce que l’on s’aime soi et ensuite parce que l’amour que l’on porte est là, ou que l’on a porté est encore là ou que l’on portera est déjà en nous ?

Pour finir, un passage de l’œuvre de Khalil Gibran Le Prophète : voici ce que nous conseille Al Mustafa qui avant de partir délivre à sa cité sa vérité.

Tiens d’ailleurs, la première question de sa concitoyenne Almitra porte sur l’amour…

Alors Almitra dit,
Parle-nous de l’Amour.
Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s’étendit sur eux.
Et d’une voix puissante il dit :

Quand l’amour vous fait signe, suivez-le.
Bien que ses voies soient dures et rudes.
Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui.
Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.
Et quand il vous parle, croyez en lui.
Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins.
Car de même que l’amour vous couronne, il doit vous crucifier.
De même qu’il vous fait croître, il vous élague.
De même qu’il s’élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil,
Ainsi il descendra jusqu’à vos racines et secouera leur emprise à la terre. Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui.
Il vous bat pour vous mettre à nu.
Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce.
Il vous broie jusqu’à la blancheur.
Il vous pétrit jusqu’à vous rendre souple.
Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu.
Toutes ces choses, l’amour l’accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie.
Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l’amour et le plaisir de l’amour.
Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l’amour vous moissonne,
Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes.
L’amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même.
L’amour ne possède pas, ni ne veut être possédé.
Car l’amour suffit à l’amour.
Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, Dieu est dans mon cœur, mais plutôt, Je suis dans le cœur de Dieu.
Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l’amour car l’amour, s’il vous en trouve digne, dirige votre cours.
L’amour n’a d’autre désir que de s’accomplir.
Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu’ils soient ainsi :
Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.
Connaître la douleur de trop de tendresse.
Être blessé par votre propre compréhension de l’amour ;
Et en saigner volontiers et dans la joie.
Se réveiller à l’aube avec un cœur prêt à s’envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d’amour ;
Se reposer au milieu du jour et méditer sur l’extase de l’amour ;
Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ;
Et alors s’endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres.

Voilà c’est la fin de cette épisode spécial citations III. J’espère que vous avez apprécié.

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