Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Il est intitulé « Arrête de jouer le bourreau dans ta relation amoureuse ! »

Jaquette de l'épisode 71 "arrête de jouer le bourreau dans ta relation amoureuse !"

Il s’agit de la suite de l’épisode précédent donc je continue de te tutoyer.

Mais rappelle-toi c’est pour ton bien ! 😉

Je crois savoir ce que tu te dis…

Non mais quand même, elle exagère !

Comment ose-t-elle suggérer que je peux être le bourreau de mon compagnon dans mon couple !

Je ne suis pas sadique !

Alors en fait, nous sommes tous bourreaux ou persécuteurs, un jour ou l’autre, que l’on en soit conscient ou pas !

Tu vas voir d’ailleurs dans la suite que le bourreau n’est pas le monstre sadique et pervers que l’on imagine à tort !

Un bourreau pour illustrer l'article jouer au bourreau dans sa relation de couple

⚠ Je vais mettre de côté dans cet article les pervers conscients de faire du mal, les fameux « pervers narcissiques » dont tu as déjà dû entendre parler.

Ce n’est pas mon domaine d’expertise mais, si tu subis de la maltraitance psychologique, je te conseille de te faire aider par un professionnel.

Dans le cadre de cet épisode, je vais me concentrer sur la forme plus basique du bourreau, celui que nous sommes sans le savoir, donc de manière inconsciente et dont Stéphen B. Karpman parle dans son modèle appelé « le triangle dramatique ».

Ce modèle permet de comprendre les relations pathogènes qui se mettent en place parfois entre 2 personnes.

Nous avons vu dans l’épisode précédent la victime et aujourd’hui, je vais te parler du « bourreau » parfois appelé aussi le « persécuteur ».

Et encore une fois, ce n’est pas accusateur ou culpabilisant car nous jouons tous ce rôle à un moment donné.

Tu vas pouvoir le constater toi-même tout de suite. 👇

Quels sont les types de bourreau classique dans un couple ?

Le bourreau critique

Le bourreau critique est celui qui fait souvent des remarques sur ce qui ne va pas dans l’attitude de son partenaire.

Il utilise la généralisation et ses remarques ne sont pas vraiment constructives.

Il veut faire sentir à son partenaire qu’il souffre des mauvais comportements contre lui.

Quelques exemples :

  • « De toute façon, je ne peux jamais compter sur toi ! ».
  • « Il faut toujours que tu me contredises ! »
  • « On ne peut rien te demander, tu fais tout de travers ! »

Le passif agressif

Il est plus silencieux mais son silence en dit long sur ce qu’il pense.

Sa moue ou le ton employé dans ses phrases montrent clairement qu’il n’est pas d’accord mais les phrases qu’il utilise restent anodines.

Il répond par exemple :

  • « Ouais, c’est ça, fais comme tu veux ! »
  • « Je préfère ne rien dire ! »
  • « C’est bon, je t’ai dit que tout va bien ! Arrête de me poser la question. »

Mais son corps dit que rien ne lui va et qu’il est en colère contenue.

C’est assez culpabilisant comme attitude et cela pousse le partenaire à se remettre en question, à se demander ce qu’il a bien pu faire de gênant, il se met à douter…

Le bourreau-victime

Il veut se faire passer pour une victime mais son propos est en fait une manipulation.

  • « Et voilà, encore une fois, cela va être de ma faute ! »
  • « Ce serait quand même bien qu’une fois dans ta vie tu prennes ta responsabilité au lieu de toujours me mettre les choses sur le dos ! »

Le bourreau-victime qui fait subir ses propres émotions à l’autre

Celui-ci est un cas particulier car il a besoin de se défouler sur quelqu’un pour faire sortir les frustrations accumulées dans sa journée.

  • « Ah, c’est pas le moment ! Tu vois pas que je suis énervé.e de ma journée de travail ! Alors laisse-moi tranquille ! »
  • « Tu vois bien que je suis fatigué.e là, on en parlera une prochaine fois ! »
  • « J’ai eu une journée de merde, ce serait possible d’être un peu tranquille ! »

Le bourreau-sauveur

Le bourreau qui joue le sauveur apporte son aide ou donne des conseils mais, en insistant sur le fait que son partenaire en a bien besoin étant donné son incompétence.

Exemples de ce qu’il peut dire :

  • « Allez, laisse, encore une fois il vaut mieux que je le fasse sinon ce sera mal fait. »
  • « Est-ce que tu veux que je te réexplique ? Parce que je crois que tu n’es pas bien parti et que cela va se terminer mal comme toujours ! »
  • « Voilà, je veux être gentil.le et te donner des conseils mais tu décides toujours de n’en faire qu’à ta tête ! »
  • « Franchement, je vais arrêter de me montrer bienveillant.e, parce que de toute façon, tu n’y mets jamais du tien. »

Le bourreau manipulateur

Tous les bourreaux manipulent souvent sans le savoir mais celui-ci fait du chantage.

  • « Je t’avertis, cette fois, si tu ne m’écoutes pas, j’arrête de te parler. »
  • « Mais mon pauvre, c’est toi qui as un problème quand tu dis… !  Personne d’autre que moi ne pourrait te supporter !»
Jouer le bourreau est assez commun en couple.

Jouer le bourreau : premier bilan

Allez, honnêtement, tu ne t’es pas reconnu.e dans au moins une de ces phrases ? 😏

C’est normal donc pas de culpabilité.

Souvent, l’intention de départ était bienveillante mais le propos dérape et on ne s’en rend pas compte.

Comment arrêter de jouer le bourreau ?

Quelle est mon intention ?

Avant de dire quelque chose de négatif à ton partenaire, demande-toi quelle est ton intention derrière ce propos.

Et si l’intention n’est pas bonne, alors abstiens-toi de parler !

Voici des questions pour t’aider :

  • Qu’est-ce que je cherche à provoquer chez l’autre ?
  • Ne serait-il pas plus productif ou plus efficace de tourner la phrase de façon positive ?
  • Est-ce si important de lui faire remarquer telle ou telle chose dans son comportement ?
  • Ai-je un regard aimant en lui disant ce que je m’apprête à lui dire ?
  • Suis-je en « mode solution » ou en « mode je veux montrer que j’ai raison » ?

Se langager

Tu le sais si tu me suis, c’est ma partie préférée ! 😉

Il s’agit de s’engager à utiliser le langage dans un mode bienveillant.

Si tu relis les exemples cités plus haut, tu remarqueras que le bourreau utilise beaucoup la généralisation comme « toujours » ou la répétition « encore une fois » pour montrer son exaspération.

Il est donc sans nuance.

Souvent, il y a dans la phrase une pointe de sarcasme, assez légère mais bien présente. C’est le cas par exemple avec l’expression « mais mon pauvre ».

Pour enlever cette casquette de bourreau, il faut calmer sa voix et choisir un ton neutre.

C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire si tu veux mettre en pratique la communication bienveillante et consciente.

Quelques exemples de phrase en mode bienveillant :

« J’ai besoin de partage, est-ce que je peux compter sur toi pour sortir le linge de la machine et l’étendre ? ».

« Je sais que tu n’es pas d’accord, et c’est normal de me donner tes arguments. Mais ce serait mieux pour nous de parler calmement. »

« Je sais que tu as ta propre façon de procéder mais j’ai besoin que les produits que l’on utilise soient bio. Est-ce qu’on peut se mettre d’accord à ce sujet ?»

« Personnellement, je trouve plus efficace de … mais je te laisse faire comme tu veux. »

« Si tu veux bien, je préfère ne pas avoir cette conversation maintenant. »

« C’est vrai, je pense que tu as tort mais pour l’instant, je te laisse faire comme tu le souhaites car je ne suis pas en état de discuter tout de suite. »

« Tu dis que c’est de ma faute et c’est peut-être le cas mais j’aimerais bien en discuter calmement. »

« Tu dis que je suis responsable de cette erreur. C’est peut-être le cas mais je crois que l’on gagnerait tous les deux à ne pas chercher de responsable mais plutôt à trouver une solution. »

« Chéri.e, j’ai eu une journée compliquée au travail et j’ai besoin d’un moment de calme pour être plus apaisé.e et dispo pour discuter avec toi dans quelques minutes. Ça te va comme ça ?

« Désolé.e mais je suis énervé à cause de mon collègue et je ne voudrais pas reporter cette colère sur toi. Pourrait-on discuter un peu plus tard ? »

« Je voulais juste être gentil mais peut-être ai-je été trop loin en te donnant un conseil. C’est ça ? »

« J’aimerais bien que l’on soit davantage bienveillants l’un envers l’autre. Qu’en penses-tu ? »

« Je ne suis pas d’accord avec ce que tu dis mais je te laisse seul juge de tes propos. »

À travers ces exemples, tu peux constater qu’il ne s’agit nullement de ne pas exprimer ce que nous pensons.

Bien au contraire mais les tournures de phrases sont moins agressives.

Il est évident qu’il n’est pas facile de garder ainsi son calme selon les situations.

Mais quand on se rend compte que le bourreau parle en nous, il est toujours temps de revenir sur nos propos pour présenter nos excuses par rapport à ce que l’on vient de dire et rattraper la situation.

Jouer le bourreau est assez répandu dans le monde du travail.

Comment puis-je réagir quand mon partenaire est en mode bourreau ?

Le mieux est de ne pas envenimer la situation.

Pour cela, je te conseille trois attitudes à mettre en place en même temps.

Garder son calme

Tout d’abord, reste serein.e, parle avec douceur et sur un ton normal.

Ne prends pas contre toi ce qui vient d’être dit.

Poser des questions

Ensuite, au lieu de répondre, pose des questions ouvertes qui vont permettre à ton partenaire d’expliciter ce qu’il a souhaité transmettre comme message.

Reprends ses mots exacts : cela lui permettra de se rendre compte qu’il vient d’être blessant.

  • Qu’est-ce que tu veux que je fasse exactement quand tu me dis : « Ce serait quand même bien qu’une fois dans ta vie tu prennes ta responsabilité au lieu de toujours me mettre les choses sur le dos. » ? Tu veux que je prenne la responsabilité de quoi ?
  • C’est vrai, tu ne peux jamais compter sur moi ?
  • Est-ce que c’est vrai, je te contredis en permanence ? Donne-moi un exemple.

Le but est d’apaiser la conversation et de lui faire prendre conscience de ce qu’il vient de dire mais sans lui en faire le reproche directement.

Là encore, je dois tout de même préciser qu’il n’est pas simple de garder ainsi son calme quand l’autre joue au bourreau.

Mais rappelle-toi que toi aussi tu y joues, sans le savoir et sans mauvaise intention consciente.

Rester en mode solution

Les questions sont très efficaces quand on se sent agressé.e car elles permettent :

  • de ne pas répondre ou réagir à l’agression.
  • de faire réfléchir l’autre.
  • de le faire parler et donc de lui montrer qu’on l’écoute.

Mais elles peuvent aussi influencer l’autre pour le faire basculer en « mode solution ».

Ainsi, le questionnement est précieux dans tout conflit ou discussion houleuse.

  • Que devrais-je faire pour « +reprendre les propos du partenaire » ?
  • Que pouvons-nous mettre en place afin que cela n’arrive plus ?

L’objectif est de laisser l’autre proposer des solutions puis de les discuter ensemble.

Jouer le bourreau : conclusion

Ce n’est pas grave de jouer au bourreau de temps en temps car cela nous est assez naturel.

L’important est de s’en rendre compte et de rectifier.

Mon objectif dans cet épisode était d’attirer ton attention sur le fait que nous jouons tous un jour ou l’autre au bourreau avec notre conjoint, avec nos enfants, nos amis, nos collègues…

Nous avons donc une responsabilité individuelle à l’égard de nos « actes de maltraitance ».

Ainsi, nous devons être vigilants et adopter des comportements pertinents et bienveillants envers les autres et nous-mêmes.

Si vous connaissez d’autres types de bourreau, dites-nous en commentaires et je ferai un ajout dans cet article. Merci !

Pour écouter la suite, c’est par ici : Le rôle du sauveur : laisse tomber ce masque !

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