Voici l’épisode 15 du podcast : comment être heureux en couple grâce à ma méthode de communication bienveillante Langagez-vous !
Il s’agit de la suite de l’épisode 14 intitulé : Langagez-vous en amour ! (1ère partie) : Comment bien remplir le réservoir de votre conjoint et être un couple heureux ?
Être heureux en couple ? Qui n’en rêve pas ?
Oui, je sais, vous en avez un petit peu marre d’entendre parler d’amour et de soirée de Saint-Valentin…
Mais bon, c’est la « saison » !
Puis, c’est tout de même un domaine important de notre vie, non ?
Surtout en ce moment, avec le télétravail et les sorties qui se font plus rares : soit on passe beaucoup plus de temps qu’avant en tête-à-tête, soit on se sent seul/e chez soi et on aimerait bien avoir quelqu’un dans sa vie.
Allez, nous pouvons bien l’avouer, à l’approche de la Saint-Valentin, être heureux en amour est très certainement une de vos préoccupations.
Bon, pour dire la vérité, j’espère que c’est une de vos préoccupations même en dehors de cette période de l’année. 😊
Dis donc Sara : si je suis célibataire et content(e) de l’être, en quoi cela me concerne-t-il ? Et bien sache, célibatant ou célibantante, que j’ai traité de cette situation, dans l’article sur les fiançailles à soi-même donc, oui, je persiste et signe, la thématique « être heureux en couple » (ou triouple ou toute autre forme qui serait ton cas) te concerne toi aussi puisque le couple amoureux le plus important de ton existence est celui que tu formes avec toi-même !
Aujourd’hui, je vous donne donc des pistes pour améliorer votre communication amoureuse afin d’être heureux en couple car je suis persuadée que c’est le levier le plus important pour impacter en bien votre relation amoureuse.
C’est quoi cette histoire de girafe dans le titre ?
Le titre de cet épisode fait référence à la girafe dans la Communication Non Violente©. C’est l’animal qui représente la personne qui met en place la CNV©.
Mais attention, je ne suis pas formatrice CNV© donc je vais parler de « communication bienveillante » et à part dans le titre de l’article et dans cette petite mise au point, je ne vais plus faire référence à la CNV©.
Aujourd’hui, je vais mettre l’accent sur l’utilisation du langage pour réussir à être heureux en couple c’est-à-dire que je vais partager avec vous des conseils pour mettre en place concrètement les principes de la communication bienveillante dans votre quotidien.
Qu’est-ce la « communication bienveillante » ?
La bienveillance est l’art subtil et parfois un peu compliqué de créer un contexte dans lequel chaque intervenant peut être soi-même en liberté, d’actions et de paroles, dire ce qu’il a à dire de façon à ce que l’harmonie générale perdure.
Le langage est un des moyens de parvenir à cette bienveillance. Ce n’est pas le seul évidemment : on trouve aussi le respect de l’autre, le respect de soi, la capacité à combler par soi-même ces besoins et à les exprimer…
Le langage a quand même une place prépondérante dans le maintien du cadre bienveillant parce que c’est souvent à travers lui que ce cadre se brise et que l’hostilité apparaît.
Comme je l’ai dit dans l’épisode précédent sur les 5 langages de l’amour de Gary Chapman, je crois que nous devons nous « langager » c’est-à-dire nous engager à utiliser le langage dans le but de créer un contexte de bienveillance, d’apaisement et de clarté quel que soit le domaine, le lieu, le moment, les interlocuteurs…
Alors petite remarque « bienveillante » avant de poursuivre : ne m’envoyez pas de mail pour me signaler que le mot se langager n’existe pas. Je suis au courant car c’est moi qui l’ai inventé. Je trouve en effet que cela nous manque pour exprimer cette idée forte que le langage est un choix et que, selon les mots que nous utilisons, nous créons un contexte favorable ou défavorable et nous créons notre propre réalité.
Quel est l’intérêt de la communication bienveillante pour être heureux en couple ?
Il me semble que c’est assez simple à comprendre : si vous pouvez éviter les disputes ou apprendre à gérer les conversations difficiles sans que cela dégénère en pugilat, c’est mieux non ?
Bon, peut-être pas au niveau des réconciliations sur l’oreiller…
Mais, franchement, s’il vous faut une bonne dispute et un échange de noms d’oiseaux pour vous retrouver encore plus unis ensuite, il faut peut-être quand même vous questionner sur le fonctionnement de votre harmonie ! Ceci dit, chacun son truc…
Comment faire ?
Nous allons reprendre la méthode SAVA qui est parfaite à partir du moment où il y a un choix, puis des actions et des étapes à mettre en place.
Or réussir son couple est un choix, avoir des dialogues bienveillants et constructifs est un choix.
1ère étape : STOP
Pour bien vous langager en couple, il faut poser une intention ferme de créer un cadre apaisé et d’utiliser le langage à des fins bienveillantes.
Vous devez faire en sorte que vos propos révèlent ce que vous pensez et avez à dire mais de façon à maintenir la bonne entente. L’échange doit rester respectueux des visions du monde de chacun.
En aucun cas, vous ne cherchez à distinguer qui a tort et qui a raison.
Vous pouvez le faire à deux. Mais vous pouvez aussi être seul à vous engager sans rien en dire à l’autre.
Votre changement de posture personnelle va tout de même avoir des conséquences bénéfiques sur les relations du couple.
2ème étape : ANALYSE
Avant de décider des actions ou des changements à mettre en place, il est plus efficace d’effectuer au préalable un bilan de vos conversations.
Je vous propose quelques questions :
Avez-vous déjà vécu des discussions houleuses ? Des disputes ?
Pourquoi cela a-t-il dégénéré ?
Quels sont les mots que vous utilisez ?
Comment vous sentez-vous quand cela arrive ?
Quel rôle avez-vous joué dans les heures ou les jours qui ont précédé ?
3ème étape : VISION
À partir de vos réponses aux questions de l’étape précédente, vous allez déterminer ce que vous gardez dans votre façon de dialoguer aujourd’hui et ce que vous voulez changer.
Pour l’instant, une feuille avec deux colonnes fera tout à fait l’affaire.
Puis, vous allez définir un ordre de priorité dans les changements à effectuer.
Comment déterminer cette progression ?
Commencez par ce qui vous paraît le plus facile à transformer. Réfléchissez aux étapes nécessaires.
Puis passez aux changements dont vous pressentez qu’ils auront le plus d’influence sur le bien-être du couple.
Vous pouvez aussi partir de ce qui semble être le point le plus important pour votre conjoint : que vous reproche-t-il dans la façon de mener les conversations difficiles ? Quelles sont les remarques récurrentes qui reviennent dans ses propos ?
De toute façon, il faudra changer à votre rythme. Il vaut mieux vous améliorer petits pas par petits pas : ne programmez pas de gros changements d’un coup.
4ème étape : ACTION pour être heureux en couple
Ensuite, pas de secret pour changer, il faut agir.
Je vous indique ici des pistes qui me semblent intéressantes. Vous devez vous en inspirez en les adaptant à votre situation personnelle !
Action 1 : Se taire !
Pour améliorer votre communication amoureuse, la première action est de … vous taire !
Et oui, bien dialoguer, c’est avant tout savoir écouter l’autre sans intervenir et en comprenant sa vision personnelle.
D’ailleurs, entre nous soit dit, le principe « moins mais mieux » vaut encore de l’or en communication au sein du couple.
Action 2 : moins mais mieux
Il vaut mieux en dire moins mais avec des mots bien choisis…
La règle de base est de prendre un temps avant de répondre. Prenez une respiration, un temps de réflexion avant de formuler votre phrase.
Suivez le conseil que donnent les avocats à leurs clients : répondez aux questions que l’on vous pose mais n’en dites pas davantage ! Ne donnez pas plus d’informations que ce que l’on vous a demandé.
Action 3 : Choisir le bon moment pour discuter
Il n’y a pas de bon moment pour se disputer mais pour discuter si !
Si ce n’est pas le bon moment pour l’un des deux partenaires, vous prenez un risque que cela dégénère.
Prenez l’habitude de débuter la conversation par une demande d’acceptation : » Est-ce bon pour toi que l’on discute maintenant ? »
Action 4 : avoir un rituel de début de conversation
Se regarder dans les yeux sans parler pendant 3 minutes chrono en place. Se tenir la main. Être enlacés allongés côte à côte…
Peu importe pourvu que ce soit une position dans laquelle il est difficile de se disputer et de se dire des mots qui dépassent notre pensée.
Action 5 : se préparer.
Prenez le temps quand c’est vous qui initiez une conversation difficile de la préparer, de réfléchir aux mots et aux tournures que vous allez utiliser.
Qu’est-ce qu’une « conversation difficile » ?
C’est un échange lors duquel on veut faire comprendre à l’autre qu’un de ses comportements ne nous convient pas et que l’on aimerait qu’il y fasse attention pour le bien-être du couple. C’est toujours un peu délicat de faire passer l’information sans que cela ne passe pour une critique.
Si c’est votre conjoint qui est à l’initiative de la conversation et si vous pensez avoir besoin d’y réfléchir afin d’être plus à l’aise, je vous conseille de le dire franchement et de proposer un autre moment lors duquel vous serez plus à même de discuter.
Vous pourriez par exemple proposer : « Je comprends tout à fait ce que tu me dis et je suis d’accord avec toi, nous devons en discuter mais je ne me sens pas prêt/e à en parler tout de suite. Serait-il possible de prévoir cette conversation plutôt demain soir ? »
Comment vous préparer ?
C’est comme pour tout le mot important est « préparation » et oui, une conversation que l’on suppose difficile doit être préparée afin justement qu’elle ne le soit pas.
Poser votre intention c’est-à-dire le cadre de la thématique et votre objectif, votre but.
Cela vous permettra de ne pas vous éloigner du sujet et de ne pas vous faire embarquer dans une thématique que vous ne souhaitez pas aborder.
Il faut créer un alignement entre votre objectif de conversation et le langage que vous utilisez. Vous voulez que la relation évolue vers un mieux donc votre lexique doit apaiser et parler d’harmonie.
Attention pas un mieux pour VOUS mais bien un mieux pour la relation. Ne cherchez pas à tirer la couverture à vous !
Proposez toujours de réfléchir à une solution qui soit OK pour les deux.
Évitez d’utiliser le terme « compromis » qui a une connotation négative de perte de libre arbitre.
Personne n’a raison ou tort, simplement chacun a des besoins à combler. En fait, nous avons tous les mêmes besoins mais la façon de les satisfaire diffère.
Pour être dans la bienveillance, il faut être dans l’accueil de la vision du monde de l’autre et dans l’acceptation que ce n’est sans doute pas la même que la vôtre.
Faites attention aux expressions que vous employez !
Demandez-vous comment vous pouvez lui faire comprendre que cela ne vous convient pas sans lui faire un reproche direct ou porter une accusation.
Comment pouvez-vous lui transmettre votre ressenti avec des mots qui vont lui faire comprendre vos émotions et vos peurs, vos besoins non comblés sans qu’il se sente en faute.
Comment faire une demande afin qu’il ait envie de vous aider sans que cela ait l’air d’une obligation pour lui ou d’une exigence de votre part.
Il faut avoir le cran de dire « Aujourd’hui, j’ai besoin de parler de + votre thème.
Pour parler de ce que vous ressentez, dites : « Je me sens + adjectif ».
Bannissez à tout prix les expressions suivantes : je sens que, je pense que, il faudrait, il vaudrait mieux…
N’essayez pas de convaincre mais parlez juste des faits avec des mots « neutres » et des remarques objectives : je vois, j’observe, j’entends…
Il faut ensuite répéter son discours.
Je vous conseille de vous entraîner à l’oral et pourquoi pas de vous enregistrer afin de corriger ce qui ne convient pas avant de le dire en face !
Action 5 : S’engager sur la voix (voie) du changement
Comment faire pour ne pas « alimenter » une dispute ?
Quand vous êtes entraîné dans une conversation qui s’envenime, il faut mettre en place des méthodes pour calmer le jeu.
Adoptez un ton plus doux et plus calme. Ralentissez votre rythme. Respirez plus profondément.
Parlez moins fort permet aussi d’apaiser votre interlocuteur.
Le mieux est de poser des questions qui montrent que vous vous intéressez vraiment au bien-être de votre interlocuteur et à la thématique qu’il vient d’aborder.
Et si l’autre vous reproche de ne rien dire ou de ne pas répondre à ses questions, dites-lui que vous cherchez d’abord à être certain/e de bien comprendre ses propos et que vous voulez déterminer clairement ce qu’il vous demande.
« Qu’est-ce que tu veux ? Détaille-moi ce que tu veux vraiment ?
« Est-ce que ce que tu veux me dire c’est… dis-moi si j’ai bien compris… »
Que faire si votre conjoint hausse le ton et utilise du lexique face auquel il vous est difficile de rester calme ?
Respirez, taisez-vous et ayez un discours intérieur pour vous concentrer sur le fait que les propos de l’autre ne sont que des demandes pour combler ses propres besoins. Oui, c’est maladroit, oui, ce n’est pas sympa mais cherchez avant tout à apaiser la situation.
Ensuite, vous prendrez du recul sur ce qui a été dit et vous répondrez mais, plus tard, quand le ton sera redevenu respectueux.
Action 6 : Se retirer d’une conversation qui dégénère
Refusez d’entrer dans une « conversation coup de poing ». Quand les règles de respect ne sont plus au rendez-vous, quand le ton de la conversation ne vous convient plus, refusez-la !
C’est primordial : si la conversation vous met mal à l’aise, si vous ressentez de la peur, si vous n’avez pas envie de poursuivre… il faut impérativement dire STOP !
Soyez ferme !
» On en discutera, c’est promis mais plus tard », « j’ai compris ton besoin de me parler mais là, je ne peux pas », « Je vois que tu as besoin de dialoguer sur + le thème de l’autre. Peut-on prévoir de le faire à un autre moment ? »
Vous pouvez proposer un autre moment puis partez.
Ne vous laissez pas entraîner dans un échange malsain.
Action 7 : Bien gérer la sortie de crise
Il est important que ces conversations vous fassent progresser vers une plus grande complicité afin d’être un couple heureux.
Je vous invite donc à toujours faire un récapitulatif des décisions prises à deux lors de cette discussion ou si vous n’êtes pas parvenus à un accord à prévoir un autre moment pour discuter.
Les « négociations » reprendront plus tard : décidez d’une date et d’un horaire et passez à autre chose !
Action 8 : Les mauvaises habitudes ont repris le dessus : que faire ?
Ne pensez pas que cela va être compliqué ou complexe. Je vais être honnête ce n’est pas non plus facile car cela demande de l’attention et des rappels réguliers du choix que l’on fait d’apaiser les situations par nos mots.
Une fois que vous avez posé l’intention d’être bienveillant, vous pouvez encore être maladroit dans vos propos mais cela ne s’envenimera plus car vous saurez dire pardon, accorder votre pardon, écouter et comprendre l’autre.
Comme d’habitude, quand une alerte vous interpelle, vous devez mettre sur pause et vous poser les bonnes questions :
Dès que votre discours interne dit « L’autre a tort », « l’autre fait ci, l’autre dit ça » alors vous devez dire stop, je me pose et je réfléchis à ce que je suis en train de penser.
Qu’est-ce qui compte ? Prouver à l’autre que vous avez raison ou passer des moments de paix, de joie, de plaisir ?
Petit bilan pour être heureux en couple en vous langageant
- avoir une intention de bienveillance, de respect et d’harmonie
- écouter
- parler peu avec un rythme lent et un ton doux
- peser vos mots
- sortir des disputes en faisant le point
- terminer avec un bilan ou avec la promesse d’une autre conversation.
Si vous pensez que cet article peut être utilise à quelqu’un partagez-le lui !