Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Il est intitulé : « Moins s’énerver en amour : mes 3 secrets »
Une amie m’a questionné sur ma méthode pour ne jamais s’énerver contre son mari.
Bon, tout d’abord « il ne faut jamais dire jamais », c’est bien connu !
Mais je dois reconnaître que, pour m’énerver, il faut m’en faire beaucoup et pousser le bouchon très loin.
En vérité, je me suis déjà énervée en amour mais, comme je viens de le dire, si j’ai crié, hurlé, pleuré, c’est qu’il s’agissait de tromperie et de mensonge grave alors même que j’étais enceinte.
La plupart du temps, je suis calme et sereine et je cherche à résoudre le « problème » autrement qu’avec de l’énervement ou une discussion tendue.
Alors voici quelques-uns de mes secrets pour moins s’énerver en amour !
Moins s’énerver en amour #1: la présomption d’innocence
Tout d’abord, j’applique la « présomption d’innocence » en amour.
Je pars du principe que, quel que soit ce que dit ou fait l’autre, il ne le fait pas dans une mauvaise intention envers moi mais c’est plutôt de la maladresse ou cela dit plutôt quelque chose sur ses blocages et ses doutes.
Je considère que ce sont ses souffrances passées qui ressortent.
Du coup, je ne le prends pas directement contre moi.
Ainsi, j’applique assez facilement 3 leçons importantes du dernier épisode sur la sagesse d’Ubuntu en amour :
- Se voir dans l’autre
- Se mettre à la place des autres
- Croire en la bonté de chacun
Moins s’énerver en amour #2: prendre le temps de la réflexion (pour moi et pour l’autre)
Pour moi
Ensuite, quand j’ai quelque chose qui ressemble à un reproche à dire à quelqu’un (et pas seulement en amour d’ailleurs), je prends toujours le temps de réfléchir à ce que je vais dire, de choisir le lexique que je vais utiliser…
Souvent, je me rends compte que le reproche que j’allais faire à l’autre ne le concerne pas lui, mais me concerne moi et m’apprend une de mes limites ou un de mes blocages et que je dois d’abord travailler sur moi.
Ainsi, après quelques heures de pause, souvent, je décide de ne rien dire à l’autre car en fait, le blocage venait d’un blocage que je devais comprendre en moi. Cela venait réveiller une blessure que je n’avais pas soignée ou mal.
Cette prise de distance permet de moins s’énerver en couple car bien souvent, cela apaise la contrariété sans besoin de dispute !
Pour l’autre
Quand une personne me fait la tête et garde le silence, je suis capable de tenir très longtemps sans rien faire, ni rien dire.
Même si je reçois une ou deux remarques désagréables, je réponds sur un ton normal.
Si l’autre me manifeste une opposition silencieuse, je garde moi aussi le silence.
J’attends sans réagir différemment.
J’adopte un comportement normal même si je reste davantage silencieuse moi aussi.
Cela suffit à surprendre l’autre et à le décontenancer car on ne rentre pas dans son « jeu du conflit » ou « jeu de pouvoir » qui souvent est inconscient.
Moins s’énerver en amour permet à votre partenaire de réfléchir
Bien souvent, c’est lui qui revient vers moi car il a eu le temps d’analyser la raison de sa bouderie.
Bien souvent, il a lui-même fait un reset/réinitialisation en réfléchissant soit que son reproche était puéril et qu’en fait il n’y avait pas de problème, soit que ce que j’avais fait ou dit ne valait pas une remarque car en fait, l’énervement venait d’autre chose en lui.
Je n’envenime pas la situation en demandant des comptes ou la raison pour laquelle il fait la tête.
Je lui laisse le temps de revenir vers moi quand il aura réfléchi.
Je me détache du problème car au fond, je sais très bien que je n’en suis pas la cause directe mais seulement indirectement.
Cela signifie que je ne prends pas contre moi ce qui est en train de se passer.
Je sais que si l’autre a un reproche à me faire, c’est le plus souvent parce qu’une de ses blessures non guéries vient d’être touchées. Ce n’est par conséquent pas vraiment moi qui suis la fautive.
Je laisse donc du temps à l’autre pour calmer sa colère naissante et réfléchir de lui-même à ce qu’il veut me reprocher (ou pas).
J’attends que l’autre revienne vers moi et même s’il reste silencieux sur le sujet de la discorde, je n’en parle pas.
Je respecte le choix de l’autre d’en discuter ou pas.
Par contre, si un moment de froid recommence dans une situation assez semblable, je vais sans doute initier une discussion mais à un autre moment : ni pendant la « crise », ni même juste après.
C’est encore trop tôt et cela risque de dégénérer.
Je vais attendre un instant calme et serein pour demander à l’autre de m’expliquer pourquoi, quand je fais telle ou telle chose, cela provoque ce désaccord.
Moins s’énerver en amour #3 : décider de parler avec bienveillance
Comment engager une discussion un peu difficile avec votre partenaire ?
Je sais déjà que certains.es parmi vous vont me trouver trop gentille dans mes propos envers mon partenaire mais j’assume totalement.
En aucun cas, cela signifie que je me laisse faire ou que je tais ce que je ressens.
Simplement, je choisis d’en parler sur un ton bienveillant donc non agressif qui permet à l’autre de s’expliquer sur ce qu’il a voulu dire ou faire.
Cela lui permet aussi de se rendre compte qu’il a touché une de mes limites mais sans se sentir en faute.
Je pense vraiment que le ton qui va suivre dans la discussion dépend à 95% de la tonalité de votre 1ère phrase.
D’ailleurs, Mungi Ngomane le dit dans son ouvrage intitulé UBUNTU Je suis car tu es. Leçons de sagesse africaine :
« Dans la vie de tous les jours, lorsque nous choisissons de voir le bien ou le mal chez quelqu’un, notre décision a également des conséquences sur nous. Si vous attaquez, vous êtes susceptible d’être attaqué. Si vous approchez quelqu’un avec gentillesse et affection, et attendez la même chose en retour, vous aurez bien plus de chances d’en faire l’expérience. »
Avoir une bonne intention
On ne rentre pas dans une discussion avec l’intention de gagner, d’être le vainqueur, de dominer l’autre mais on vise plutôt l’amélioration de la relation.
Cette intention est primordiale.
Elle change la perspective donc elle a une conséquence positive sur le choix des mots et les tournures de phrases.
C’est un principe fondateur de ma méthode « Langagez-vous ! »
Ne jamais reprocher quelque chose qui n’avait pas été explicité auparavant
C’est un des secrets les plus importants.
Quand l’autre fait quelque chose qui ne me convient pas, je le lui dis tout simplement sans que cela soit ressenti comme un reproche.
Surtout s’il s’agit d’une limite personnelle qui ne dépend que de moi.
Si je n’en avais jamais parlé, je ne peux pas faire le reproche à l’autre de l’avoir dépassée.
Je dois non pas faire un reproche mais expliquer qu’il s’agit d’une limite et initier une discussion apaisée à ce sujet afin d’expliquer quelles sont mes limites et convenir d’une façon de faire à l’avenir qui puisse convenir aux deux.
Dites ce que vous voulez et non ce que vous ne voulez plus.
Dire ce que l’on ne veut plus revient à reprocher à l’autre ce qu’il fait et qui ne nous convient pas.
Dire ce que l’on veut revient à préparer un avenir meilleur, plus radieux, en adéquation avec nos besoins.
Ne pas utiliser l’impératif mais parler de nos besoins
Ne dites pas « je veux que tu » mais plutôt « j’ai besoin que nous… ».
Considérez bien la différence entre « je veux que tu arrives à l’heure » et « J’ai besoin que nous respections l’horaire convenue car cela permet une meilleure organisation entre nous. »
De même, à votre avis, vaut-il mieux dire : « je préfère que l’on ferme la porte doucement pour la tranquillité de tous dans la maison » ou « arrête de claquer la porte » ?
Harmoniser nos quotidiens
J’aime assez peu le mot compromis car il est connoté péjorativement.
La plupart des personnes pensent qu’accepter un compromis, c’est se dévaloriser, ne pas obtenir ce que l’on veut, laisser l’autre gagner…
Je lui préfère le terme harmonie.
Du coup, il s’agit de discuter ensemble pour harmoniser nos façons de vivre dans un objectif gagnant/gagnant.
Je considère toujours le moment de crise comme une occasion d’évoluer.
Je n’en suis tout de même pas à me dire « chouette, une discorde, cela va nous permettre d’approfondir la relation » mais presque 😊 !
Moins s’énerver en amour : bilan
Je sais que mon intérêt est de ne pas m’énerver car ce n’est pas bon pour ma santé donc je me donne les moyens de rester calme :
- en mettant en pratique la présomption d’innocence
- en prenant le temps de réfléchir et en respirant profondément
- en privilégiant le silence pour laisser à l’autre le temps de réfléchir
- en discuter avec bienveillance dans le respect de mes besoins et de ceux de mon compagnon
Et vous avez-vous un secret pour moins vous énerver dans votre couple ?
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Pour moi c’est en pratiquant la méthode de la communication non violente : les faits, les ressentis, les émotions associées, mes besoins, une demande claire. Je retiens toutes les autres astuces que tu donnes, et pour moi ce sera notamment prendre le temps de réfléchir !
C’est déjà très bien de mettre en pratique toutes les étapes de la communication bienveillante mais je suis certaine que prendre le temps de la réflexion va aussi t’aider !
Merci pour cet excellent podcast 😉 Si je devais choisir, je dirais que pour moins d’énerver en amour, il faut toujours privilégier la bienveillance dans les échanges 😉
Oui, tu as raison, la bienveillance est primordiale dans toutes les relations y compris de nous à nous-même !
Merci Sara pour ce thème ! Quand le bouchon saute c’est que nous n’avons pas été assez clair dans nos limites. Nous n’avons pas réussi à dire gentiment « non, ça suffit » avant. Pas facile, on se dit : « pas grave, pas grave » mais finalement ça nous dérangeait.
Il est important d’être clair pour éviter que la pression s’accumule.
Tu as raison de préciser sur le « gentiment ». Poser ses limites avec bienveillance est important pour soi et pour l’autre.
Merci pour cet article très éclairant! La communication est quelque chose de tellement difficile pour moi! Je ne sais pas pourquoi exactement! Mais je ne sais pas exprimer ce que je ressens de manière calme. Je tais mes émotions jusqu’à ce que ça explose! ça n’explose pas souvent…mais dans ce cas-là, j’ai du mal à rester zen!
Je crois que c’est le cas pour tout le monde : surtout que l’énervement est parfois salutaire en fait ! Il permet de comprendre que l’on avait dépassé nos limites sans en prendre conscience. Même moi, je me surprends à utiliser les mots « difficile » ou « compliqué » ou même à m’énerver (avec mon ado par exemple). L’important est de parvenir à « limiter les dégâts » comme on dit !
Super article et sujet très intéressant. Car il est parfois difficile de ne pas sur-réagir sur le moment. Mais il est clair que cela n’arrange rien et ne permet pas une résolution constructive et pragmatique. J’aime beaucoup l’approche qui consiste à d’abord considérer qu’il peut en réalité s’agir de blocages chez soi ou chez l’autre et que seul le recul permet de déceler.
Merci pour ce commentaire. Je crois vraiment que l’énervement ou la colère est souvent le signe d’un blocage, de souffrances internes plutôt qu’un reproche à l’autre. C’est d’ailleurs ainsi que je parviens à calmer l’énervement que je pourrais avoir face à quelqu’un. Je reviens d’abord vers moi pour l’interroger : cela me dit quoi sur moi-même ? Qu’est-ce que cela vient toucher chez moi que j’ai besoin de comprendre ?
Oh merci pour cet excellent article. J’en ai trop besoin. J’ai tendance à m’énerver alors que ça ne sert à rien. Merci pour toutes ces belles astuces. ❤️❤️
Merci pour ce commentaire. Je suis très contente de savoir que cela peut t’aider !