Êtes-vous plutôt procrastinateur, précrastinateur, médicrastinateur ou optimocrastinateur ?
Faisons d’abord un test rapide pour le savoir. (Si vous souhaitez effectuer le quiz, rendez-vous à cette page !)
Si je vous demande de lire cet article, qu’allez-vous me répondre :
- Je le lirai demain, promis !
- Laissez-le moi, je vais essayer de le lire tout à l’heure mais là, je dois répondre à un client, faire mes comptes et passer mes commandes. Non, tout compte fait, je vais le lire tout de suite.
- Avec plaisir, donnez-le-moi et je le lirai pendant ma pause de 16H. Cela a l’air très intéressant.
- Pas de souci, j’avais prévu de répondre à mes mails mais je le ferai plus tard. Je préfère vous consacrer du temps tout de suite car cela a l’air d’être un article vraiment passionnant.
Si vous avez répondu 1, c’est que vous remettez tout au lendemain. Vous êtes un procrastinateur.
Si vous avez choisi la réponse 2, vous êtes un précrastinateur qui ne parvient pas à décrocher et essaie de faire toujours, tout, tout de suite, remettant paradoxalement le très urgent au lendemain.
Avec la 3, vous êtes un médicrastinateur. Vous êtes très organisé et vous évitez de remettre une action au lendemain. Vous êtes hyper prévoyant donc il y a des créneaux dans votre emploi du temps pour les imprévus et, même si vous remettez parfois au lendemain, vous le faites vraiment le jour d’après.
Vous cochez la réponse 4 ? Alors, vous êtes un optimocrastinateur qui sait remettre au lendemain ce qui était prévu pour accomplir une tâche dont il entrevoit qu’elle lui sera bien plus profitable.
Remarque importante : j’ai inventé les deux derniers termes car je trouvais que cela manquait dans notre vocabulaire pour que chacun s’y retrouve.
Chaque profil a ses particularités, ses méthodes d’organisation, ses atouts et ses faiblesses. L’important est d’être heureux et de progresser à son rythme.
Mais si vous répondez oui à l’une des questions ci-dessous alors lisez la suite de cet article !
Vous pensez que vous pourriez améliorer votre organisation ?
Vous aimeriez être plus productif et plus efficace ?
Vous souhaitez augmenter votre motivation et votre régularité ?
Vous désirez gagner du temps ?
Cela tombe bien car je vais vous expliquer comment réussir dans la suite de l’article.
J’ai des solutions et, comme d’habitude, elles vont être très personnelles !
Procrastination
Vous procrastinez ? Tant mieux !
Cela veut dire que vous n’êtes pas un robot ! Vous êtes un être humain avec ses hauts et ses bas.
Je vais même vous montrer dans cette partie que la procrastination peut être très productive.
J’aime appréhender autrement les « problèmes » ou les questions maintes fois rebattues. Prendre le contre-pied des idées généralement admises est mon credo en quelque sorte. Dans le cas de la procrastination, je suis persuadée que cela peut devenir une force voire un atout insoupçonné.
Procrastination : (pourquoi) tout le monde se trompe !
Qu’est-ce que la procrastination ?
D’après Alain Rey, dans son Dictionnaire de la langue française, la procrastination est un nom féminin emprunté en 1520 au latin procrastinatio qui signifiait « ajournement, délai ». Le nom venait du verbe procrastinare composé du préfixe pro– (devant) et de l’adverbe crastinus « de demain, à demain ».
Il s’agit donc de la tendance à reporter au lendemain ou à plus tard une tâche. Il n’y a donc rien de spécialement négatif dans l’étymologie.
Pourtant, les définitions qui en sont données dans les manuels ou les blogs d’entreprenariat en parlent toujours de façon défavorable. Tout un champ lexical dépréciatif est utilisé comme : « on se sent coupable », « comment la surmonter », « en finir avec »…
Leurs auteurs précisent par exemple que cette tendance est due au manque de motivation ou à la paresse et que le procrastinateur veut échapper à l’effort d’accomplir une tâche tout de suite. Il ferait donc preuve, selon eux, de fainéantise en différant une action.
Mais est-ce la seule raison de procrastiner ?
Pourquoi procrastine-t-on ?
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles nous repoussons au lendemain ce que nous devons faire :
La peur
- La peur d’échouer. Il est en effet plus rassurant de ne pas faire quelque chose plutôt que de prendre le risque de se tromper.
- La peur de réussir peut aussi être paralysante car elle entraine des difficultés à appréhender les conséquences (situation inconnue de succès, nouvelle responsabilité…)
- L’ampleur de la tâche est source de stress. En effet, lorsque vous aurez commencé, il faudra terminer, plus question de revenir en arrière. C’est le cas pour les gros travaux comme repeindre tous les volets d’une maison. Un objectif trop complexe vous paralyse. Il vaudrait mieux le décomposer en sous-objectifs plus simples à atteindre. Prenez exemple sur l’enfant qui veut marcher. Il ne se dit pas : « je vais courir et sauter des haies ». Pourtant, un jour, il saura le faire ! (Si vous désirez gérer votre stress en toutes circonstances, venir lire cet article).
Notre mindset
- Le manque de confiance ou une mauvaise estime de soi. Vous pouvez ressentir le syndrome de l’imposteur : vous ne vous sentez alors pas légitime pour le travail à effectuer et vous vous mettez à douter de vous. (Si vous souhaitez avoir davantage confiance en vous, lisez cet article).
- Un choix difficile aux conséquences importantes ou un changement trop impactant que vous souhaitez mettre en place de façon brutale. Vous remettez en question vos capacités et vos décisions.
Vouloir trop bien faire
- Le perfectionnisme : reporter toujours une création pour se donner le temps de l’améliorer est certes louable mais se révèle pourtant inefficace. Il ne faut pas attendre d’être un expert pour agir car c’est l’expérience acquise avec les essais et les améliorations continues qui permet de devenir expert !
- Des objectifs trop ambitieux. Il ne faut pas exagérer en se fixant des buts trop difficiles ou trop éloignés de sa zone de compétence. Certaines personnes se fixent trop d’objectifs en un temps limité ou ont des difficultés à déterminer la durée nécessaire pour accomplir une tâche.
L’activité n’est pas attractive
- Le manque d’enthousiasme devant une corvée ennuyante. On ne paye pas ses factures de gaieté de cœur alors ça peut attendre demain.
- L’activité n’est ni importante ni urgente (en tout cas à vos yeux).
La deadline approche
- Le besoin de travailler dans l’urgence. Certaines personnes consciemment ou inconsciemment procrastinent car elles savent qu’elles sont très efficaces dans un état de stress intense. Cela « dope leur dopamine » pour être dans leur propre flow, ce moment où l’hyper-concentration vous donne une énergie incroyable et décuple votre créativité.
- La panique face à la date de fin qui approche et l’impression que l’on n’y arrivera jamais. On se freine et on ne parvient plus à avancer.
Vous ne faites pas (ou au contraire faites beaucoup) attention à vous-même
- La fatigue peut vous contraindre à reporter un engagement. C’est souvent dû au fait que vous ne vous accordez pas suffisamment de temps de pause ou de vacances. Ce n’est pas parce que l’on crée son entreprise que l’on n’a pas besoin d’une soirée plateau télé ou d’une sortie avec ses amis ! Et ce n’est pas de la procrastination : c’est la vie !
- L’attention à vous-même, la joie de vivre : vous avez mieux à faire tout simplement !
Si vous vous reconnaissez, pas d’affolement ! Je vous propose des solutions que j’explique dans la suite. Pas d’autoflagellation ! Nous faisons toujours de notre mieux.
En quoi est-ce un problème de trop procrastiner ?
La procrastination génère de nombreuses conséquences négatives :
- retard dans la réalisation des projets.
- augmentation de la charge mentale, du stress et de la culpabilité néfaste pour la santé et la confiance en soi.
- piège du cercle vicieux qui s’installe.
- regret d’avoir manqué une opportunité
Mais il peut n’y avoir aucune conséquence… au fond, qui peut savoir ?
Il est souvent difficile d’anticiper les conséquences de la procrastination. Nous ne nous rendons pas tout de suite compte de ce que l’on risque.
Doit-on forcément lutter contre la procrastination ?
Clairement, selon moi, il y a des cas où la procrastination a du bon mais nous verrons cela plus loin.
Pour l’instant, admettons qu’il vaut mieux éviter de procrastiner et concentrons-nous sur les solutions.
Pour vous motiver, agissez avec vous-mêmes comme vous le feriez avec un enfant : « Tu auras des cadeaux du Père Noël si tu es sage et si tu ranges bien ta chambre. ». Remplacez « cadeaux du Père Noël » par ce que vous aimez faire et « si tu es sage et si tu ranges ta chambre » par ce que vous devez faire et que vous remettez à plus tard.
Vous pouvez aussi informer un ami de votre engagement, puis faire le point avec lui de temps en temps. Il sera chargé de vous féliciter ou de vous remonter un peu les bretelles en cas de retard dans votre projet.
Bien sûr, vous pouvez retravailler votre planning, fractionner davantage vos tâches en sous-objectifs, « avaler une grenouille » (comme le conseille Brian Tracy) tous les matins c’est-à-dire faire ce qui vous ennuie le plus ou la plus grosse tâche dès le début de la journée…
En fait, si nous procrastinons, c’est parce que nous ne ressentons pas tout de suite les bienfaits d’être venus à bout de notre tâche. Vous pouvez donc essayer de ressentir l’état émotionnel bienfaisant dans lequel vous serez quand vous aurez terminé.
Du coup, prévoyez une récompense et une fois accomplie, récompensez-vous de cette tâche. Ayez de la gratitude envers vous. Là encore, agissez comme avec un enfant. Nous savons que faire des compliments est plus efficace que faire des reproches, alors faites pareil avec vous-même !
Bref, si vous souffrez de votre tendance à la procrastination alors oui, il faut lutter pour l’atténuer et la rendre moins gênante. Vous pouvez lire cet article dans lequel je vous explique comment faire.
Mais à mon avis, parfois, procrastiner est un avantage. C’est humain et je ne pense pas que ce soit tout le temps de la fainéantise.
Et si c’était même bon pour vous ?
Comment mieux procrastiner (selon moi) ?
Cela peut paraître contre productif ou paradoxal mais je crois que souvent la procrastination a du bon.
Voyons dans quels cas procrastiner peut se révéler bénéfique car je suis persuadée que l’on peut procrastiner consciemment et intelligemment.
Procrastiner, c’est remettre nos tâches familiales, domestiques ou professionnelles au lendemain.
En général, nous en avons une opinion assez négative. Et je suis assez d’accord.
Mais en même temps, je me dis que si vous procrastinez de façon ponctuelle par rapport à une tâche précise, Il serait bien d’en diagnostiquer les raisons.
Vous poser les bonnes questions permettra de mieux accepter ce phénomène : est-ce bien ce que vous voulez ? Si vous remettez sans cesse à plus tard, c’est peut-être que vous ne le souhaitez pas vraiment en fait ?
Nous ne faisons rien par hasard. Il se peut que cette tâche ne soit pas conforme à vos valeurs ou à vos désirs profonds. Vous vous sentez sans doute obligé de le faire sans y adhérer vraiment.
Bref, je ne dis pas que vous avez raison de procrastiner mais je pense que réfléchir à vos raisons sous-jacentes est riche d’enseignements. Que vous apprend ce penchant sur vous-même ? D’où viennent les blocages et vos pensées limitantes ?
Si vous métaréfléchissez, peut-être parviendrez-vous à déterminer en quoi votre attitude vous est profitable et vous aide même à réussir…
Par exemple, si vous remettez à demain pour prendre du recul, mieux réfléchir, approfondir l’idée et passer du coup de cœur impulsif à la décision ferme et réfléchie, alors votre attente se justifie.
Il est normal d’avoir des doutes et de tergiverser un peu lorsque l’on doit effectuer un achat important. Dans ce cas, remettre sa décision au lendemain n’est pas forcément négatif.
Parfois, nous avons besoin de mûrir notre projet car il s’agit d’un changement important avec des conséquences durables (coupe de cheveux radicale, achat d’un bien immobilier, rupture amoureuse, démission, discussion difficile…).
C’est plutôt positif de reporter pour être sûr/e de sa décision, pour ne pas être énervé/e, pour préparer nos mots et nos tournures de phrases.
Ne procrastinez pas trop, procrastinez mieux !
Le but alors n’est plus d’arrêter de procrastiner mais de savoir pourquoi nous le faisons et surtout, il ne faudrait plus en éprouver de la gêne ou connaître une baisse d’estime de soi car c’est pour mieux nous préparer.
Procrastiner ne signifie donc pas toujours ne rien faire quand nous en profitons pour réfléchir. Nous retardons l’action pour mettre un coup de projecteur sur la réflexion. Remettre au lendemain peut alors rejoindre le proverbe « la nuit porte conseil ».
Faire une pause est parfois salutaire car lorsque nous sommes trop à fond dans nos projets, nous risquons de craquer et de tout abandonner !
En fait, quand procrastiner est un choix délibéré, cela peut être très positif.
Je procrastine très rarement
Je l’avoue, c’est une tendance que je ne connais pas : soit je fais tout de suite, soit je ne culpabilise pas de remettre à plus tard.
En effet, pour que ce soit de la procrastination au sens moderne du terme, il faut qu’il y ait une connotation problématique.
Je peux me dire « aujourd’hui, je suis fatiguée, je ferai le ménage demain » et ce n’est pas de la procrastination, c’est de l’organisation qui tient compte de la réalité.
Un exemple de procrastination personnelle qui ne me fait pas du tout culpabiliser
Voici ce qui m’est arrivé :
J’ai débuté une formation pour créer un blog mais au moment de devoir l’ouvrir et de publier mon 1er article, je suis tombée sur une autre formation pour utiliser Génially et monter des formations en ligne originales et très impactantes avec de la gamification, de l’interactivité et des vidéos. Du coup, j’ai retardé la publication de mon premier article car je voulais que mon blog soit beau dès le départ et qu’il y ait le bonus dès l’ouverture… Je voulais que ce soit parfait. J’ai retardé de 6 mois.
On peut considérer cela comme de la procrastination liée au perfectionnisme mais, pendant ces 6 mois, je me suis formée et j’ai approfondi ma ligne éditoriale. Si j’avais publié mon premier article tel quel, j’aurais regretté, je pense, alors que là j’ai mûri mon idée de départ et, au final, je suis très contente et soulagée. Quand le blog a ouvert, j’étais mûre, prête, plus confiante car il ressemblait vraiment à ce que je voulais.
Tout ça pour dire que si la procrastination nous conduit à retarder le moment d’un lancement pour que ce soit mieux alors c’est peut-être de la procrastination intelligente car sur un blog, le contenu doit être de qualité et apporter de la valeur aux lecteurs.
Est-ce que vraiment « fait vaut mieux que parfait » ?
Done is better than perfect. C’est ce que tout le monde répète dans l’entreprenariat.
En français, c’est encore plus joli avec la paronymie (rapprochement sonore) des deux mots importants : parfait versus pas fait…
Mais ce n’est pas toujours efficace !
Par exemple, je ne dirais pas cela à mon fils face à son exercice de math ! Il ne faut pas bâcler l’exercice pour le faire et s’en débarrasser !
Il est vrai cependant que parfois, il faut lâcher du lest sur ce que nous rêvions de faire : même si ce n’est pas aussi bien que ce que nous souhaitons, c’est bien de l’avoir fait et ensuite, nous peaufinerons si besoin. Cela peut être une façon intelligente de procéder.
Pas exemple, j’ai créé un deuxième bonus sur mon blog avec un e-book, un worbook et des vidéos. Ces dernières ne sont pas aussi bien que ce que je voudrais mais j’ai quand même mis en ligne et quand j’aurais mon nouveau micro et du temps pour faire de nouveaux documents, je les retravaillerai. Le besoin de perfectionnisme est humain et compréhensible mais il ne doit pas nous bloquer.
Procrastination : surtout n’arrêtez pas !
Maintenant que nous avons vu que cela pouvait être utile de procrastiner, voyons comment en faire une période « productive ».
Ne surtout pas chercher à cesser de procrastiner dans un premier temps mais essayer de déterminer les causes profondes. Et non, ce n’est pas de la fainéantise (Bon d’accord, parfois oui un peu…).
Avoir de la bienveillance envers soi-même et se pardonner d’avoir procrastiné.
On peut se faire aider par quelqu’un pour réfléchir car cela permet de relativiser et comprendre de quelle sorte de procrastination il s’agit.
Personnellement dans les formations que je suis, j’utilise beaucoup le fait d’annoncer aux autres mon projet hebdomadaire. Cela m’engage ensuite à progresser pour pouvoir dire que je suis fière de moi d’avoir respecté mon projet.
Faire une 1ère version de ce que l’on veut faire puis améliorer.
Pour conclure cette partie sur la procrastination, sachez que si vous en êtes atteint à un degré important (pas le simple mail auquel vous répondrez demain parce que là, tout de suite, il y a votre série qui débute), alors ce n’est pas de votre faute ! En effet, une étude parue en 2011 dans le Journal of Clinical and experimental Neuropsychology a montré que les personnes qui procrastinent possèdent un cortex préfrontal différent.
Précrastiner
Qu’est-ce que la précrastination ?
Le contraire de la procrastination est la précrastination. C’est la tendance à vouloir tout faire tout de suite.
Un précrastinateur s’empresse d’accomplir une tâche dès qu’elle se présente, même si elle n’est pas importante ou si elle pouvait attendre.
Il aime d’ailleurs mesurer le nombre de tâches qu’il a accomplies en cochant les actions dans une liste.
Si nous analysons vraiment l’étymologie du mot (Le préfixe pré- signifiant « avant » en latin), on pourrait presque affirmer que précrastiner signifie se dépêcher d’accomplir une action avant qu’elle ne soit importante, urgente ou simplement à faire.
Précrastiner peut aussi vouloir dire réaliser des tâches qui ne sont pas pour l’instant essentielles. Ainsi, les précrastinateurs ne parviennent pas à prioriser les tâches à effectuer ; ils ne finissent pas ce qui était urgent parce qu’ils passent leur temps à accomplir ce qui pouvait attendre.
A trop vouloir faire, on finit par ne rien faire bien !
Pourquoi précrastine-t-on ?
La précrastination est souvent le réflexe de personnes consciencieuses et perfectionnistes, mais aussi anxieuses qui ont besoin de tout gérer eux-mêmes et ont des difficultés à déléguer. Le précrastinateur cherche à apaiser sa crainte de ne pas avoir le temps de tout faire : il ne supporte pas de voir les to-do-list longues : cela le préoccupe.
Il répond aussi à son besoin de considération et de reconnaissance. Il a le désir de bien faire et d’aider son prochain. Il veut donner aux autres (et à lui-même) une bonne image de lui.
Certains ont besoin d’action pour éviter d’être en repos qui est synonyme pour eux de temps de réflexion négatif. Ils évitent, par le plein d’actions, de ruminer leurs problèmes.
Il est possible aussi que l’on précrastine parce qu’on ne se pose pas de question, c’est comme ça que l’on est !
En quoi est-ce un problème ?
Souvent, les autres (et même le précrastinateur) ne voient pas que cela peut être un problème et pensent qu’il s’agit d’une bonne habitude.
La précrastination est donc mieux considérée par la plupart des gens ; pourtant, elle est tout aussi improductive que la procrastination !
S’empresser de quitter la tâche en cours pour répondre aux sollicitations extérieures pose un souci d’efficacité. Les objectifs quotidiens et hebdomadaires ne peuvent pas être respectés puisque le précrastinateur s’occupe de tous les imprévus qui surviennent. Il se rend disponible pour les autres au détriment de son propre travail ou de son bien-être.
Les priorités ne sont pas respectées ou plutôt il pense que tout est prioritaire et urgent. Il estime que tout mérite d’être fait tout de suite. Du coup, il travaille toujours plus ou moins dans l’urgence et dans le stress. Cette angoisse permanente engendre des répercussions sur la santé. Il peut vite se sentir débordé et complètement dépassé et finir par craquer physiquement ou moralement.
De plus, il ne peut se concentrer efficacement sur une tâche car il s’éparpille sans cesse sur différentes actions.
Le problème du précrastinateur est qu’il ne parvient pas à catégoriser les tâches importantes de celles qui le sont moins.
C’est d’ailleurs une difficulté que l’on peut rencontrer quand nous voulons mettre en pratique concrètement la loi de Pareto dite du 80/20. Quand nous débutons et sommes encore inexpérimentés, comment savoir ce qui sera le plus pertinent et ce qui aura le plus d’impact ?
Est-ce que l’on doit forcément arrêter de précrastiner ?
En fait, tout est question de ressenti. Si vous avez besoin que tout soit fait avant d’aller vous coucher pour dormir tranquille et si votre organisation vous convient, alors continuez !
Je comprends tout à fait les bienfaits d’une bonne organisation mais est-ce bon pour tout le monde ?
Nous lisons souvent qu’il faut prioriser les tâches. Je ne dis pas que ce n’est pas efficace. Simplement, si systématiquement vous débutez votre journée par votre grosse pierre comme le conseillent beaucoup d’auteurs de manuels d’entreprenariat comme Leo Babauta et que cette tâche ne vous enchante guère, il y a de quoi être rebuté. Pour ma part, je débute toujours ma journée par un rituel simple mais très dynamisant. Je tape mon carnet de notes dans les documents Word concernés.
Tous les jours, il me vient des idées soudaines qui n’ont pas forcément de rapport avec le projet sur lequel je suis en train de travailler. Je les note sur des feuilles volantes et tous les matins, je les tape dans des dossiers spécifiques.
Cette activité simple est à la fois dynamisante et réconfortante car il y a des titres d’articles, des jeux de mots, des thématiques novatrices. Cela me donne le moral et remonte mon estime de moi mais ce n’était pas urgent, cela pouvait attendre dans un cahier de brouillon.
Bien souvent, cela ne fait pas progresser mon action en cours. Ce sont des idées pour plus tard.
Alors pourquoi est-ce que je le fais en premier tous matins ?
Parce que c’est ce qui fonctionne pour moi !
L’intérêt de cette démarche est que cela m’installe tranquillement dans mon espace de travail.
Je crois qu’il faut bien se connaître et faire des tests pour savoir ce qui fonctionne pour vous.
J’ai tendance à réfléchir sur plusieurs articles en même temps et à aller d’un document à un autre pour taper mes textes sans rien achever.
C’est très efficace car je ne perds aucune idée et surtout quand je décide de finir un article, il n’y a pas de page blanche. J’ai déjà un document avec de nombreuses idées et des phrases écrites. Il ne reste plus qu’à remettre en ordre avec un plan et à travailler le style mais l’essentiel est là.
C’est ma méthode et elle est efficace pour moi car, au bout de quelques jours à ce rythme, j’ai plusieurs dossiers de mon projet qui ont bien progressé et, tout d’un coup, j’ai l’impression d’avoir bien avancé.
Je ne la conseillerai pas à d’autres personnes et pourtant, cette stratégie est très efficiente pour moi.
Médicrastiner
Le médicrastinateur, selon moi (car j’ai inventé le mot) est une personne qui est dans le juste milieu c’est-à-dire qu’il procrastine pour certaines tâches et qu’il précrastine avec d’autres.
Il agit selon ses envies et ses intuitions, son courage et son humeur du jour mais aussi parce qu’il se connait bien et fait attention à lui.
Il avance dans son projet sans se prendre la tête avec une organisation très carrée, sans se poser de limite stricte dans le temps et surtout, il ne s’en veut pas d’avoir un peu de retard sur son planning prévisionnel car il sait qu’il a bien travaillé un peu tous les jours.
Optimocrastiner
L’optimocrastinateur peut remettre à plus tard une tâche car il est tombé sur quelque chose qui a l’air meilleur (optimus en latin) mais il ne le savait pas au moment d’établir son planning.
L’optimocrastinateur a tendance à agir comme le précrastinateur car comment savoir qu’une activité sera bénéfique tant qu’on ne l’a pas faite ? Du coup, il peut arrêter son action pour se consacrer entièrement à ce qu’il vient de découvrir.
En fait, il a peur de passer à côté d’une information intéressante. Il fait peut-être un peu trop confiance en la vie pour toujours le mettre en contact avec ce dont il a besoin pour progresser.
Puis à trop vouloir optimiser notre temps, peut-être passons-nous à côté de belles occasions ! Par exemple, il m’est déjà arrivé d’avoir une idée d’articles ou de paragraphe à ajouter en regardant un épisode d’une série sur Netflix… Heureusement que ce soir-là, j’étais en « pause » avec plateau-télé !
En conclusion : le mieux est d’EUCRASTINER
Connaissez-vous l’eucrastination ?
Moi non plus, c’est pour cela que je l’ai inventée !
Eu- est un préfixe grec qui signifie « bon » donc normalement, on évite de mélanger avec un radical latin mais, dans ce cas précis, je trouve que cela fonctionne très bien pour créer un mot pratique et élégant en même temps.
Eucrastiner, c’est remettre au lendemain pour le mieux. Faire des pauses salutaires et intelligentes dans son projet pour prendre le temps de l’améliorer, pour trouver un meilleur nom ou une idée pour le rendre original, pour prendre du recul et passer du coup de cœur impulsif à une décision ferme et définitive.
C’est se mettre au centre du processus : notre projet est important mais il faut faire attention à soi, à sa santé physique et mentale.
Le principe premier de l’eucrastination est d’agir en conscience et en bienveillance. Cela incite à surmonter les faiblesses de son propre mode de fonctionnement pour mettre en pratique dans son quotidien les côtés positifs.
Ainsi, d’après moi, vous pouvez être un bon procrastinateur, un précrastinateur efficace, un médicrastinateur performant ou un optimocrastinateur compétent.
Comment bien eucrastiner ?
Pour moi, eucrastiner, c’est reporter consciemment à plus tard une tâche afin de mieux se préparer sans éprouver de gêne et sans perdre l’estime de soi.
C’est donc totalement assumé : quand j’eucrastine, je me demande ce que je peux faire pour rendre l’idée originale ou pour la rendre plus impactante. Je prends le temps d’améliorer sans pour autant être perfectionniste mais juste pour que ce soit conforme à mes valeurs et à ma personnalité.
Prendre en compte son état émotionnel et sa fatigue n’est pas procrastiner, c’est faire une pause parce que, ce jour-là, on n’aurait pas été productif de toute façon. Pour moi, c’est de l’eucrastination. Pas la peine de s’acharner si on n’avance pas à cause d’une fatigue, d’un mal de tête, du manque d’enthousiasme parce que, parfois, cette pause va faire ressortir notre manque d’alignement avec ce que l’on était en train de faire.
Il vaut donc mieux mettre en place l’eucrastination : c’est lorsqu’on remet au lendemain pour la bonne cause.
Alors ? Voulez-vous eucrastiner avec moi ?
👉 Si oui, voici un article qui devrait vous plaire : Faire ce que l’on veut vraiment faire : ma méthode simple en 4 étapes !
Ahah! Je suis dans la team « optimocrastinatrice »! Je trouve ça vraiment chouette de faire le choix de créer des mots qui manquent à notre dictionnaire! J’espère que ces termes seront diffusés comme il se doit!
Bon, essayons d’eucrastiner!
Merci pour ce commentaire ! Oui, essayons au maximum d’eucrastiner ! Mais optimocrastiner c’est déjà super !!!
Super l idée du ptit quizz au début ! Je suis là catégorie 3 pour ma part 😉 je Médicrastine! Sympa d ailleurs l invention des deux derniers noms de catégories, bravo pour l article 😉
Merci pour l’enthousiasme sur le quiz ! J’ai envie que l’expérience de mes lecteurs soit fun et innovante.
Salut, super article ! Je suis personnellement dans la catégorie des procrastineurs, mais j’essaie, comme dirait Fabien Ollicard, d’être un procrastinateur abstinent. J’utilise notamment l’application Habitica qui a littéralement changé ma vie et mes habitudes en m’obligeant à accomplir mes actions quotidiennes AVANT de faire autre chose (comme regarder Youtube ou Netflix). Bon courage à tous les …crastinateurs !
Merci pour ce commentaire. C’est super d’avoir une application pour aider. J’aime bien l’expression de « procrastinateur abstinent ».
Bonjour Sara,
Intéressants ces différents points de vue sur nos manières de faire ou ne pas faire et amusant d’y accoler de nouveaux mots à partir de leur étymologie pour donner un sens. 🙂
L’important de ce que je comprends est de prendre la chose avec légèreté sans toutefois abuser pour ne pas que ça devienne un problème. Et quand problème il y a, alors se poser les bonnes questions pour en identifier l’origine et trouver sa solution de façon à avancer de nouveau.
Tout est dit, c’est nickel 🙂
Merci pour ce commentaire. La légèreté, au lieu d’en faire un gros problème, est bien l’important (selon moi) !
Merci pour cette chouette analyse et cette vraie réflexion. Vraiment très utile et agréable à lire. Bravo!
Merci beaucoup. Je suis contente si je t’ai été utile !
Ah ah 🤣 j’adore ces nouveaux mots.
Pour ma part je procrastine quand je bloque techniquement sur quelque chose. Et du coup quand je m’en rends compte, le fait de chercher l’info pour savoir faire, permet en général de passer à l’action.
Merci pour ce commentaire. C’est vrai que la technique a le don de nous ralentir et de nous faire remettre à plus tard quand cela devient difficile pour nous… mais il faut dépasser ces mauvaises expériences pour acquérir des savoir faire !
Vive l’eucrastination ! Je suis entre médicrastinateur et optimocrastinateur. On a tendance à toujours se culpabiliser de remettre à plus tard, mais comme si bien expliqué dans votre article ça a aussi du bon dans certaines situations. Je trouve ça génial d’avoir un nuancier de la procrastination et de ne pas se dire qu’on est juste « fainéant »
Merci pour ce commentaire. Quelle jolie expression « un nuancier de la procrastination » !